Désert Gerudo

En permanence en proie aux tempêtes de sables les plus violentes jamais vues en Hyrule, les steppes de Safran constituent l'essentiel des terres Gerudo. Nul ne saurait dire jusqu'où s'étendent les dunes ocres, sinon qu'elles semblent dessiner une ligne d'horizon sans cesse repoussée, intangible et toujours hors d'atteinte. Certains contes rapportent pourtant l'histoire d'un monde où le désert s'efface au profit d'un sol plus aride encore, cramoisi et sillonné de part en part. Jusqu'à présent, personne n'a su gagner ces landes hostiles et dénuées de vie.

Immense et peu accueillante, la mer fauve consume tout le sud-ouest du vieux continent. Le soleil ardent qui y darde lèche le monde d'une langue de feu, sans merci ni compassion. Il tape déjà dans les Gorges, mais l'ombre des falaises de calcaire offre au voyageur un répit bienheureux. Un de ceux que le désert semble honnir. Une fois passée la grande-arche, que les colonies locales appellent simplement « la Porte », il ne reste plus que l'austère vide d'un paysage émacié, aussi sec que stérile.

Plus trompeur qu'un crotale, le domaine Gerudo – que d'aucuns dépeignent parfois comme un immense tombeau – abrite pourtant de bien étranges créatures. Depuis des décennies et des siècles, les hyènes chassent de nuit, quand la lune crache un souffle de glace sur le désert, avant de regagner leurs tanières à l'orée du jour. En meute, elles n'hésitent pas à s'attaquer aux petits groupes qui ont le malheur de s'aventurer sur les routes de limon. Cependant elles s'en prennent plus souvent aux petits rongeurs, comme la gerbille, ou aux troupeaux de gazelle et d'oryx qui peuplent le désert. En période de disette, elles dévorent les cadavres, tombés sous les assauts conjoints du vent et du maître des cieux.

Plus craints encore, quoique jugés plus nobles, les guépards comptent parmi ce que le désert a de plus redoutable. Choisis pour emblème par de nombreuses tribus Gerudo, ils font de sauvages chasseurs, pistant sans mal des bêtes aussi rapides et massives que le morse des sables. Néanmoins, en temps normal, ces félins préfèrent la viande d'ourébi ou de koudou. Ces animaux féroces, voire sinistres ont parfois été domestiqués. On dit d'ailleurs du désert, qu'il lui est arrivé de produire des Λatifa plus attachées à leur fauve qu'à leurs courtisanes.

Certaines créatures, d'apparence difforme, n'ont pas eu droit à la même affection. Les différents types de vers qui rongent le sol et arpentent les galeries sous les ergs, comme le Moldorm, ont poussé plus d'une tribu à quitter à la hâte son campement pour des contrées plus propices. Un seul Molgarth, que certaines cheffes de guerre des temps anciens auraient dompté et monté comme un cheval, suffit à faire frissonner le plus chevronné des baroudeurs. Ces scorpions géants sont capables de s'enfouir sous le sable et de briser, d'un coup de pince, le plus solide des aciers. Leur queue est chargée d'un venin extrêmement corrosif, qui brûle de l'intérieur quiconque a le malheur d'être piqué.

Le seigneur des lieux n'est autre que le Moldarquor. La baleine du désert nage sous les sables, quand elle ne dort pas simplement. Rapide et mortelle, elle règne sur les dunes — happant tout ce qui passe à portée de sa gigantesque gueule. On la prétend capable d'avaler une colonie entière sans la moindre difficulté.

Derrière son masque d'animosité, loin des charognes, de nombreuses tribus Gerudo naviguent entre les dunes. Certaines sont sédentaires, à la manière du Clan de Makeela Riju, et ont établi un comptoir à l'ombre de l'une des grandes pyramides. D'autres arpentent inlassablement les routes laissées par leurs ancêtres. Les Tha'assad sont connus, dit-on, d'un confins à l'autre de la Mesa, tout au nord-ouest de la mer fauve. Montés sur des dromadaires et des purs-sangs, ils font partie des meilleurs cavaliers du monde connu. Archers de renoms, ils vivent de raids autant que de chasse.

Pour quiconque sait se préparer, le désert n'est pas forcément un océan de sable et de désespoir. Les Kareesa, par exemple, ont appris à le maîtriser. Si elles ne sont pas capables de le cultiver, faute d'irrigation, elles ont su soumettre les porcs géants qui habitent au pieds des montagnes, au sud-est de l'antique Cité royale. C'est dans les roches arides qu'elles ont creusé leur domaine.

Les ergs abritent aussi des structures anciennes, vieilles de plusieurs millénaires, dont tous ont oublié l'existence. A l'exception, sans doute, de quelques boucaniers pugnace et autres vagabonds errants.


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Fin de l'hiver 7 mois 1 semaine après
Dernier message le 19/09/2022 16:36 par Sha-Hul