Sous les voiles, l'inconnu

Rp avec Samir, Célyse et Béryl

Milieu du printemps - 4 mois 2 jours avant (voir la timeline)

Béryl

Team abdos

Inventaire

Elles étaient arrivées tard la veille et avait dormi sur place. Hier, Béryl et ses amies : Poruha, Rodha et Ashai avaient fait le trajet, le dos pleins de confections à échanger contre des vivres et du matériel au bazar. La route avait été un peu plus longue que d'habitude à cause d'une rencontre fortuite et dangereuse en route. Elles avaient dut faire un détour pour éviter l’agression. Charger comme elles étaient il aurait été imprudent de croiser le fer avec les bêtes du désert alors elles les avait contourné.
Le résultat étant que elles n'avaient pas put faire leur trocs en arrivant et repartir le lendemain, aujourd'hui donc. Elles devraient s'en charger ce matin là et partir plus tard que ce qui avait été prévu. Mais cette petite infortune arrangeait bien Béryl. Dans quelques mois elle quitterait les siennes. Pour cela elle devait se préparer à un très long voyage et il lui manquait encore quelques affaires pour parfaire son sac de la parfaite baroudeuse solitaire.

Le matin s'était levé et les femmes des dunes aussi. Béryl s'était vite séparée de ses compagnonnes pour faire son propre chemin parmi les étales du bazar. Elle leur avait fait un grand geste de la main au moment de les quitter, un dernier au revoir à Rodha et Ashai et un dernier regard affectueux à sa belle avant de leur tourner le dos et de s'engager sur l'allée qui lui faisait face. Elle et sa mère avait veillé tard quelques nuits pour travailler un peu plus et produire de quoi échanger contre les troqueurs d'Assek. Béryl portait tout ça dans un petit sac en toile abimé qu'elle avait mit en bandoulière. À mesure qu'elle avançait joyeusement entre les gens qui se baladaient et les étals son esprit vagabondait. Elle pensait à la route qui l'attendait au loin et qu'elle arpenterai quelques mois plus tard.
Pour être honnête avec elle même, la jeune gérudo était quelque peu anxieuse à l'idée de quitter seule son foyer. Mais sa mère n'avait jamais souhaiter qu'elle reste enfermée dans les sables et les tentes de chez elle. Il y avait plus à voir au dehors. Et Zinni, sa chère maitresse d'arme était du même avis. A l'extérieur du territoire il y avait mieux que la dur vie dans les dunes. Par ailleurs la jeune femme elle même était avide de rencontres et de nouveautés. Et puis elle connaissait la survie, le combat, mais jusque là elle avait toujours été accompagnée et bien entourée. Plus elle y pensait plus c'était la solitude de la route qui lui faisait peur. Ce soir elle demanderai peut-être à la mère d'argent de lui donner le courage qu'il lui manque.
La fille des dune s'arrêta quelques temps pour observer une vieille boussole : l'objet était abîmé mais fonctionnel : il sentait la route et le voyage. En plus du fait qu'il lui en aurait fallu une pour éviter de se perdre dès les premiers jours, l'ustensile lui faisait envie. Alors qu'elle s'apprêtait à proposer de quoi échanger avec le propriétaire de l'article, une sensation étrange au creux de son ventre, comme une inquiétude d'être vue ou observée la fit regarder autour d'elle. Au milieu des gens présent elle ne remarqua rien de particulier de prime abord. L'émeraude de ses yeux scrutèrent encore un peu, elle était intriguée de savoir ce qui avait put provoquer ce drôle de sentiment comme un mélange de curiosité et d’appréhension. Peut-être l'idée de ses futurs aventures ou alors, l'allure de cette personne là bas. Une silhouette fini par attirer son attention. Elle lui donnait l'impression de ne pas être à sa place dans ce lieu, tout en se fondant parfaitement dans le décor. Béryl observa cette personne quelques secondes avant de se rendre compte que c'était tout de même impoli de fixer les inconnus de la sorte, puis de revenir à l'objet de son intérêt. La boussole était toujours là et lui renvoyait toutes les fantaisies qu'elle s'était faite à propos de ses futurs voyages. Elle s'était imaginée voir des arbres, des grandes étendues vertes pour la première fois. Elle avait rêver de la mer : elle l'avait déjà vu étant petite mais les souvenirs s'étaient enfuis depuis toutes ces années. Elle voulait la revoir de nouveaux et sentir sa douceur et sa fraicheur sur sa peau. Le sel qui lui colle à l'épiderme. Toutes ces idées lui tirèrent un immense sourire. Toutes ces idées lui retirèrent quelque peu le poids qui pesait sur son estomac il y a encore quelques minutes. C'est ainsi rayonnant qu'elle fit l'acquisition de sa trouvaille contre quelques tenues pour supporter la chaleur des sables.

La future aventurière continua encore ses emplettes sans particulièrement trouver son bonheur. Elle continua néanmoins sa promenade jusqu'à se retrouver devant une drôle de tente qu'elle n'avait jamais vu ici. Jusque là rien d'anormal pas mal de gens allait et venait dans le coin mais ici quelque chose attira son attention. Le campement était plus sobre que ce qu'elle avait l'habitude de voir. Le dais qui composait la tente devant laquelle elle s'était planté paraissait plus épais que ce qu'elle trouvait dans le coin. Quelques marques d'usure indiquait que le propriétaire en avait pas mal fait usage et qu'il ou elle devait venir de loin probablement.
Elle s'imagina quel genre de personnage se cachait sous les voiles de la tente. Peut-être une femme mystique qui saurait lui révéler ce que cache son cœur et son avenir. Ou bien un guerrier plumé avec des tonnes d'aventures à raconter et de conseils à donner. Elle fit quelque pas en direction de l'habitation, l'esthétique était vraiment différente de ce qu'elle avait pour habitude de croiser ici. La géante des dunes n'était apparemment pas la seule curieuse car elle remarqua bientôt que quelqu'un d'autre semblait admirer le chapiteau avec autant d'intérêt qu'elle. Peut-être que cette personne en saurait d'avantage. Poussée par la curiosité elle s'avança vers cet individu pour engager la conversation :

"À votre avis, quel genre de personne vit là dedans ? Et qu'est-ce qu'il peut bien y faire ?"
Béryl affichait son petit sourire engageant et poli tandis qu'elle pointait la tente d'un geste de la tête. "Je m'appelle Béryl." Elle lui tendit une main pour sceller les présentations. "J'avoue que je suis curieuse..." Ses yeux reflétait tout l'intérêt qu'elle portait à cette nouveauté dans le paysage.


Samir


Inventaire

Il n'était pas censé être là. Il n'était pas censé être là. Ses sœurs pouvaient finir leurs négociations à tout moment. Il les avait vu entrer dans l'échoppe de leur fournisseuse, et il savait que parfois, leurs pourparlers pouvaient durer des heures. Et que parfois, ils pouvaient durer cinq minutes. Quand elles l'attraperaient, il passerait un mauvais quart d'heure, mais il commençait à en avoir sa claque, d'obéir sagement. Il avait entendu un éclat de voix, un bruit qui parlait de la tante d'une étrangère, un peu plus loin dans le marché. Une étrangère avec des pouvoirs magiques. On avait l'habitude de l'exotisme, ici, mais Samir n'était après tout pas un habitué. Alors, profitant que ses gardiennes ne l'aient pas laissé entrer dans l'échoppe, il alla vers la tente de la magicienne. Couvert de la tête aux pieds, marchant dans l'ombre et longeant les étals de légumes, à petit pas, il passait inaperçu.

Comparée aux autres échoppes, cette tente semblait étrangement misérable. Le tissu était certes épais, mais pas très bien monté, et tressaillait aux quelques rares coups de vent. Toute magicienne qu'elle fut, l'étrangère n'était pas une monteuse de tente. D'où venait-elle ? Que venait-elle faire ici ? Pourquoi est-ce qu'on parlait d'elle au Bazar ? Il vit une femme sortir. Une guerrière, qui marchait étrangement, avec un bras bloqué. Est-ce que l'étrangère s'amusait à bloquer les bras des gens ? Intrigué, il s'installa, caché derrière un charriot. Quelle sorte de pouvoir avait-elle ?

Ses pensées vagabondèrent. Il avait beau venir d'un peuple de nomades, il n'avait jamais voyagé loin. L'édifice, bien que médiocrement mis en place, attirait l'œil. Il venait manifestement d'ailleurs. Patiné par la route, il racontait des histoires d'usure et de chemins. Qui qu'elle soit, elle était là en transit, et portait déjà quelques kilomètres derrière elle. Samir soupira. Quand elle aura fait son affaire ici, son voyage reprendra sûrement. Partir quand on le voulait, et s'arrêter où on le semblait bon... L'idée lui donnait tant le vertige qu'elle lui sembla blasphématoire.

Il resta probablement longtemps devant cette petite tente. Plongé dans ses rêveries d’échappatoires, il oublia momentanément la fureur de ses chaperonnes, ou le danger d’être un homme seul au milieu de toutes ces grandes guerrières. Dans l’activité du marché, on le laissait plutôt tranquille, à part peut-être quelques regards surpris ou méprisants dont il ne tenait plus compte. Est-ce qu’il pourrait rentrer ? Est-ce qu’il oserait ? Il n’avait pas d’argent. C’était une femme. Il était tiraillé, déchiré entre sa curiosité et son éducation, entre sa soif d’histoires et sa honte. Alors il ne bougeait pas, et il regardait.

« À votre avis, quel genre de personne vit là dedans ? Et qu'est-ce qu'il peut bien y faire ? »

Oh non. Samir sursauta. Il essaya de ne pas paniquer. Ça arrivait, qu’une guerrière essaye de lui parlait. Il lui suffisait d’être droit, silencieux, et de ne pas répondre.

« Je m'appelle Béryl. »

Hm. Elle ne partait pas… Dissimulé sous ses voiles, Samir tourna son visage vers l’inconnue. Ses yeux, seuls visibles, étaient baissés, mais il les leva timidement vers son interlocutrice. Elle n’avait pas l’air hostile. Elle avait l’air plutôt gentil.

« J'avoue que je suis curieuse... »

« C’est une médecin. Je crois. Je vois des personnes entrer et sortir en allant plus ou moins mieux. »

Il sembla soudain réaliser ce qu’il impliquait.

« Je veux dire. Je n’épiais pas. Je… je passais par là. Mes sœurs ne sont pas loin, je les attendais, elles vont revenir bientôt. »

Il s’inclina légèrement vers la femme, un peu raide.

« Excusez-moi. Si vous voulez… si vous voulez entrer, allez-y donc. Je ne faisais pas la queue. »


Béryl

Team abdos

Inventaire

La guerrière n'avait pas vraiment prit le temps de regarder son interlocuteur. Comme à son habitude elle avait simplement engagé la conversation et dit ce qui lui passait par la tête. L'attitude de la personne qu'elle avait alpagué la secoua légèrement et elle fit alors un peu plus attention à son environnement et à l'inconnu en face d'elle.

Béryl ne pouvait pas voir son visage. Seulement ses yeux lorsqu'il les levait vers elle. Elle sut à sa voix qu'il s'agissait d'un il. Vu sa tenue et son attitude elle en déduit qu'il s'agissait d'un gérudo. Son camp n'acceptait pas les hommes. Ou tout du moins les adultes quand il s'agissait des membres de leur ethnies. Bien que chez elle une majorité des lois de la cités et du bazar étaient rejetées, celle ci était restée. La jeune femme n'avait jamais vraiment compris pourquoi les anciennes du camp avait renié une grande partie de la culture gérudo de la cité, notamment en ce qui concernait la royauté et les différentes castes mais gardait leurs idées d'exclusion et de soumission sur l'autre genre. Néanmoins, bien que cela lui avait toujours paru étrange elle avait respecter ses ainées et ceci. Sans spécialement y réfléchir. Après tout elle ne comprenait pas très bien en quoi cela la concernait et de plus n'avait jamais vraiment croisé de gérudo mâle.
Le seul qu'elle "connaissait" elle ne l'avait jamais vraiment rencontré. Le fils de Zinni avait quitté le camp à l'âge adulte et la vieille garde faisait attention à ne mentionner son existence qu'en de rares occasions. Béryl voyait toujours la tristesse dans son regard lorsque son ainée évoquait son enfant.

« C’est une médecin. Je crois. Je vois des personnes entrer et sortir en allant plus ou moins mieux. » Elle s'était perdu dans ses réflexions lorsque son interlocuteur lui répondit. Il semblait plutôt bien au courant de ce qui se tramait là. Peut-être était-il du coin pensa-t-elle. Néanmoins il était rare de voir des hommes gérudos se balader seul de cette manière. Aussi loin qu'elle s'en souvenait, la fille de la lune avait rarement croisé de ses semblables masculins et à son humble avis, c'était même la première fois qu'elle en croisait un sans escorte.

L'homme sembla se reprendre d'un coup : « Je veux dire. Je n’épiais pas. Je… je passais par là. Mes sœurs ne sont pas loin, je les attendais, elles vont revenir bientôt. »

Hm ! Il avait sûrement pris la poudre d'escampette. Pour une raison inconnue elle le trouva courageux. Elle même n'était pas vraiment au courant de comment se passait les choses sur ce point au bazar, mais elle savait que s'il était seul là sans surveillance c'est qu'il n'avait pas vraiment demandé l'autorisation.

"Je pense que tu as le droit d'être curieux." Elle lui lança un clin d’œil complice et un sourire taquin. "Je ne vois pas où est le mal là dedans ! Après tout on ne voit pas beaucoup d'étranger de ce genre dans le coin." Bien que le bazar regorge de courageux venu troquer et profiter du rayonnement de Alm'as Alkath, l'esthétique du bâtiment de tissus non loin d'eux était une première pour Béryl.

« Excusez-moi. Si vous voulez… si vous voulez entrer, allez-y donc. Je ne faisais pas la queue. » Il s'était inclinée en lui parlant. Prise de cours par cette attitude et ne sachant pas vraiment comment réagir à ce geste elle appliqua ce qu'on lui avait appris : "Tout le monde mérite la même marque de respect" Alors elle s'inclina maladroitement à son tour avant de se redresser et d'enchainer.

"Je n'ai pas vraiment besoin de soin je pense." Elle se tourna vers la droite puis la gauche pour s'inspecter. Non, elle était en pleine forme. A peine quelques bleus suite à ses entrainement. Zinni avait beau avoir son âge, sa maitresse d'arme ne manquait jamais de force quand elles s'affrontaient. Chaque bleus était une erreur à corriger.

"En vérité, j'aimerai poser milles questions à cette médecienne." La guerrière releva son regard vers la tente. "D'où elle peut venir, qu'est-ce qu'elle a put voir en dehors de nos dunes de sable à perte de vue ?" Quelque chose qu'elle découvrirai bientôt, l'heure de son départ approchant. Mais cet évènement suscitait pour elle toujours autant d'angoisse que d'excitation. Prise dans ce tourbillon de sentiment elle continua de se livrer à ce gérudo dont elle ne connaissait même pas le nom.

"Je quitte les miennes dans quelques mois. Je devrais partir du désert bientôt" Elle pris le temps d'une douce respiration avant de terminer. " Je ne sais absolument pas ce qui peut m'attendre là bas. Ça me rend autant curieuse qu'anxieuse." Le mélange de sensations entre la joie et l'appréhension tourbillonnaient dans son ventre alors que quelqu'un sortait de la tente de l'inconnu. La place était libre si elle souhaitait se montrer curieuse.


Samir


Inventaire

La prénommée Béryl avait l’air… plutôt avenante. Un peu pris au dépourvu, Samir ne pensa pas à s’éclipser tout de suite. Elle n’avait pas non plus l’air hostile, malotrue ou indifférente. Lorsqu’elle s’inclina en retour, il en fut d’autant plus confus. D’un air un peu gêné, il épousseta ses robes. Il vit que quelqu’un sorti de la tente, et qu’elle pourrait probablement prendre sa suite, mais elle ne semblait pas faire mine de bouger. Il attendit. Peut-être qu’elle n’avait pas vu.

Un petit ange passa.

Oh. Peut-être en fait qu’elle attendait une réaction.

« Partir du désert ? Je n’ai jamais rencontré de guerrière qui avait ce genre de projet. » Finit-il par répondre, du bout des lèvres. Il n’avait pas l’habitude qu’on tente de lui faire la conversation, à part lorsqu’il faisait des courses ou lorsqu’il était avec sa famille. Elle le rendait nerveux autant qu'elle l'intriguait.

« Pourquoi partez-vous ? » Risqua-t-il.

Il lança un autre coup d'œil vers la tente. Personne n’avait l’air d’y entrer. Peut-être verrait-il l’étrangère ? Il se demandait à quoi elle ressemblait. Mais personne ne sortit non plus. Hm. Il retourna à Béryl. Il ne pouvait s’empêcher de trouver l’entreprise étrange. Quand on était une guerrière, le désert était un terrain de jeu bien grand, et le réseau qu’on pouvait y trouver bien utile. Comme toutes les tribus, la sienne se déplaçait de temps en temps, seulement jamais en dehors de leurs frontières. Et la jeune femme avait mentionné quitter les siennes, ce qu’il interloqua d’autant plus.

Elle était vraiment bizarre, cette fille. De quelle tribu venait-elle ? Est-ce que c'était une sorte de coutume de clan dont il n'avait pas connaissance ? C'était bien possible. Il ne connaissait pas grand chose de toutes façons, et il en avait bien conscience. 

« Vous partez toute seule ? Pourquoi ? » Répéta-t-il. Bien qu’il marquait un temps d’hésitation entre chaque, les questions sortaient d’elles-mêmes de sa bouche. Elle semblait gentille, et le bazar était suffisamment empli, encore, pour qu’il puisse s’éclipser dans la foule en cas de besoin. Mais il eut l’impression que ça irait. Il avait apparemment trouvé une victime inconsciente et consentante pour apaiser sa curiosité. Il ressenti néanmoins le besoin de se justifier.

« Je vous demande pardon, dites-moi si mon interrogatoire vous importune. Je dois avouer qu’on me laisse plutôt dans mon coin, d’habitude. »

Il s’inclina de nouveau. 

« Je m’appelle Samir. Je n'ai pas souvent l'opportunité de rencontrer des guerrières d'autres tribus. »


Béryl

Team abdos

Inventaire

« Partir du désert ? Je n’ai jamais rencontré de guerrière qui avait ce genre de projet. »

La question la frappa un peu. En soit c'est le projet que sa mère avait toujours eut pour elle, elle ne s'était donc jamais imaginé un autre avenir. Un peu prise au dépourvu son visage afficha toute sa surprise au creux de ses yeux et sa bouche format le "oh ! " qui ne s'échappa jamais de ses lèvres.

"Et bien... C'est à dire que certes j'y ai grandi mais... à force le sable et le soleil on se connait mais j'aimerai faire de nouvelles rencontres !"
Dans son cœur le désert était sa maison et lui offrait protection. Pour un étranger un endroit aussi hostile était peut-être tout sauf un refuge mais au fond d'elle ces dunes à perte de vue et cette chaleur parfois étouffante était comme dromidou, son vieux dromadaire en peluche : réconfortant. Il avait fini par lui être doux et familier. Béryl connaissait le désert et le désert la connaissait.
"J'ai envie de voir autre chose tu vois : j'ai eut la chance de grandir avec des gens qui connaissent ce qu'il y a en dehors de tout ça et en fait..." Elle eut une pensée pour Delf qui avait passé des années "là bas". Sa mère lui disait toujours que c'était la meilleure chose qui lui soit arrivé car c'est en sortant des sables battus qu'elle avait eut sa fille. Et que la mère d'argent ne lui avait jamais fait un aussi beau cadeau que sa petite et ses voyages.
"ça me fait un peu rêver. Plus loin il y a la mer, des étendues d'eau à perte de vue. Des endroits où il y fait aussi froid qu'il fait chaud ici, t'imagines ça ? T'aurais pas envie de découvrir des endroits couverts de plantes inconnues ou de neige ?" Ses yeux brillaient de curiosité et d'impatience. L'évocation de tout ces endroits qui semblaient merveilleux et irréel à la fois avait fait disparaitre l'appréhension de la guerrière.

"Autant j'aime cette endroit et les miennes de tout mon cœur, autant j'ai envie de vérifier si toutes les histoires qu'on m'a raconté sont vraies et en raconter à mon tour quand je rentrerais chez moi." Béryl lança à son interlocuteur un petit clin d’œil malicieux.

Il avait fini par se présenter : Samir. Joli nom pensa-t-elle. Il se pencha de nouveau. Elle le trouva décidément bien poli, il avait dut recevoir une éducation stricte. En même temps les vieilles lui avait dit qu'un homme respectable était un homme réservé et celui ci semblait correspondre à ce qu'on lui avait raconté. De fait elle se sentait à l'aise de tailler le bout de gras avec lui le temps de se décider à aller interroger l'étranger dans la tente. Lorsqu'il s'excusa de l'importuner elle émit un petit rire amical. Après tout c'était elle qui l'avait alpagué alors qu'il n'avait rien demandé. Elle chassa ses excuses d'un petit geste de la main, l'air de lui dire "Mais non voyons !"
De plus, cette conversation la détendait par rapport au stress du départ. Raconter à un inconnu, tout ce qui se tramait dans son esprit lui faisait un bien fou. Il lui offrait de nouvelles perspectives et une nouvelle façon de voir son voyage.

"Les autres n'ont pas envie de partir et puis j'ai appris à me débrouiller seule donc je ne pense pas craindre grand chose." Pour accompagner ses propos elle tapota bravement la hampe de la cimeterre accrochée à sa hanche, un sourire fier accroché à son visage. "A la base c'était surtout ma mère qui voulait pour moi une vie plus remplie que notre désert. J'avoue que je ne sautais pas de joie à cette idée." Elle crispa légèrement son sourire à cette évocation. Une petite grimace pour amuser son nouvel ami. "Mais après on m'a raconté tellement d'histoires que c'était fini. J'ai fini par trop en rêver pour ne pas aller voir ce qu'il en est." La fille de la lune ria d'elle même et de sa curiosité.
Cette discussion avait piqué encore plus sa curiosité quant au dehors de son territoire. Elle joua une petite mélodie dans sa tête tandis que ses doigts pianotait sur son bras. Quelque chose d'entrainant.
"Dis moi si je suis impolie mais... Tu ne voudrais pas sortir de ton coin pour cette fois et venir avec moi voir qu'est-ce qui se cache là dessous ?" Elle désigna la tente du doigt. Ses yeux et son sourire étaient habités de malice.


Samir


Inventaire

"Dis moi si je suis impolie mais... Tu ne voudrais pas sortir de ton coin pour cette fois et venir avec moi voir qu'est-ce qui se cache là dessous ?"

Décidément, cette Beryl devait venir de bien loin. Il la regarda comme si un deuxième nez lui avait poussé sur le front. Sa surprise était telle qu'il ne se laissa même pas le loisir de considérer l'alléchante proposition.

"Je ne suis pas sûr de pouvoir entrer. Je n'ai pas encore vu d'homme y entrer." répondit-il simplement. Évidemment qu'il avait envie de savoir ce qu'il y avait là dessous, sinon il ne serait pas resté tout ce temps planté là. Mais Béryl avait beau être amicale, il commençait à craindre d'être surpris dans ses échanges avec elle.

Son interlocutrice semblait bien joviale, ceci-dit. Quelque chose en elle attirait immédiatement la sympathie. Peut-être était-ce son rire spontané, ou ses mouvements légers rappelant ceux d'une musicienne, mais Samir n'avait pas envie de couper court à la discussion tout de suite. Béryl était une guerrière bien étrange, pensa-t-il. Elle n'avait pas l'air de le juger, ou d'attendre quelque chose de lui. Bah. Au pire, qu'est-ce qui pourrait se passer ? Sous ses voiles, il se risqua à un sourire amusé.

"Honnêtement, je ne devrais même pas être là. J'avoue que la curiosité a eu le meilleur de moi, sur le coup. Mais vous semblez venir d'une famille de voyageuses, j'avoue que c'est une notion étrangère pour moi. Enfin je veux dire. De voyageuse en dehors du désert."

Ses mots lui avaient mis des histoires dans la tête. La mer, la neige... autant de concepts dont il n'avait qu'entendu parler. Savoir qu'ailleurs, il pouvait faire si humide, ou si froid en plein jour, lui donnait le tournis si seulement il s'attardait trop à y penser. 

"Si vous rentrez un jour de vos voyages, il faudra penser à revenir par ici pour me les compter. Bien que vous soyez très vaillante, alors je me fais peu de soucis pour vous, en dehors de nos frontières."

Il désigna la petite tente du doigt.

"On raconte que la personne là dessus est une étrangère. Aller l'interroger sur ses terres d'origine pourrait-être une première piste ? Vous savez, personne n'est entrée depuis un moment, alors vous pouvez y aller." Puis, semblant réaliser qu'il prenait un peu trop ses aises, il se ravisa: "Ce n'est qu'une suggestion. Moi... je ne vais pas entrer. Je ne devrais pas tarder. Mes sœurs ne vont pas tarder à réaliser... enfin à finir leurs courses. Je vais rester encore un petit peu ici."


Béryl

Team abdos

Inventaire

Son regard lui donna tout d'abord l'envie d'éclater de rire, avait-elle dit quelque chose de si drôle ? Puis sa réponse la ramena à la réalité : les hommes n'avaient pas les mêmes droits ici. Il n'y en avait pas chez elle, et elle en avait croisé si peu dans sa vie. Béryl n'avait pas du tout réfléchi à tout ce que pouvais impliquer son genre dans la vie de Samyr, par ce qu'elle n'en faisait pas elle-même l'expérience et par ce qu'elle vivait bien loin de tout ça.

"Ah... oui..." Un peu gênée, plus par sa propre maladresse que par son interlocuteur lui-même, elle pinça ses lèvres et tenta de trouver quelque chose d'encourageant à lui dire.

"Après c'est une étrangère potentiellement là dessous, elle n'applique peut-être pas les mêmes coutumes que les gérudos ?" C'était plus un espoir qu'une réponse. Sentant qu'elle s'enfonçait potentiellement plus qu'elle n'aidait elle chassa d'un geste de la main et d'un sourire peu assuré tous les mots qui voulaient sortir de sa bouche pour tenter de rendre la conversation moins gênante pour elle. La fille des dunes n'avait pas envie de rajouter une couche de sa maladresse en voulant bien faire sur les injustices que vivait Samyr. "Injustice" le mot lui venait de Zinni lorsqu'elle évoquait son fils. Béryl n'avait pas tout compris à ce sujet, juste que tout ça n'était pas juste.

"Honnêtement, je ne devrais même pas être là. J'avoue que la curiosité a eu le meilleur de moi, sur le coup. Mais vous semblez venir d'une famille de voyageuses, j'avoue que c'est une notion étrangère pour moi. Enfin je veux dire. De voyageuse en dehors du désert."


Alors qu'elle se sentait un peu idiote et peu compatissante envers son interlocuteur celui-ci trouva le moyen de la faire sourire.

"Ah la curiosité, des fois ça ressemble à une grosse bêtise mais ce qu'on en retire vaut le coup de prendre le risque ! " Elle leva les yeux un peu au loin, plongeant fugacement dans un vieux souvenir avant de revenir à la conversation.

"C'est pas vraiment qu'on voyage beaucoup en dehors du désert... Plus que certaines d'entre nous l'ont quitté pour diverses raisons et sont revenu. C'est un endroit un peu particulier : un drôle de foyer, un endroit sûr... " Même si elle avait oublié la plupart de ce qui c'était passé, tout ça renvoyait pour la géante des sables à des souvenirs lointains de cris, de pleurs, des bruits de coups étouffés de l'autre côté d'un mur. Elle n'aimait pas se souvenir de ça alors elle ravala la tristesse et la colère qui pointait au fond de son cœur et de son estomac et passa à autre chose.
Sans trop réfléchir elle lui lança : "Je vis dans un endroit plutôt agréable et je suis entourée de personnes formidables, tu devrais peut-être me rendre visite un de ces quatre ?! " Heureuse de s'être trouvé un nouvel ami elle n'avait pas du tout réfléchi à tout ce que cela pouvait impliquer. On lui avait laissé tellement de place et de liberté pour se développer. Elle pensait que tout le monde avait eu le droit à la même chose et était aussi libre qu'elle.

Il l'appela vaillante. Béryl en fut toute honorée. Il ne la connaissait que depuis peu mais la trouvait vaillante. Le compliment la toucha droit au cœur et sans dire mot elle le remercia d'un regard plein de gratitude.

"On raconte que la personne là-dessus est une étrangère. Aller l'interroger sur ses terres d'origine pourrait-être une première piste ? Vous savez, personne n'est entrée depuis un moment, alors vous pouvez y aller." Il lui sembla que Samyr se referma un moment avant de poursuivre : "Ce n'est qu'une suggestion. Moi... je ne vais pas entrer. Je ne devrais pas tarder. Mes sœurs ne vont pas tarder à réaliser... enfin à finir leurs courses. Je vais rester encore un petit peu ici."

Un autre rappel à la réalité. Un instant elle regarda le gérudo avec beaucoup d'admiration, elle chercha à plonger dans son regard pour voir tout le courage dont il lui semblait qu'il faisait preuve et s'en inspirer. La fille de la lune comprit qu'il ne suivait pas vraiment les règles et s'exposait potentiellement à quelques remontrances.
La jeune femme se pencha légèrement pour lui faire une dernière salutation : "Je vais suivre ton conseil et y aller alors !" Elle lui tourna le dos et se dirigea vers la tente. Il lui semblait que le bâtiment de tissu pouvait cacher milles trésors et elle avait hâte de pouvoir les découvrir. Elle passa une main dans la fente du tissu et souleva légèrement la toile avant de se retourner une dernière fois vers Samyr :

"J'ai vraiment été enchanté de faire ta connaissance, j'espère sincèrement qu'on aura l'occasion de discuter à nouveau" Elle lui adressa un hochement de tête qui se voulait plein de respect : "tu m'as l'air vraiment courageux."

Et elle entra.

Ce qui la frappa d'abord fut l'ambiance. Elle avait l'impression d'avoir passé la porte d'une nouvelle dimension. Il y régnait une certaine pénombre et un jeu de lumière rendait l'endroit presque mystique. Ensuite Béryl vit la jeune femme et remarqua ses drôles d'instruments. Cela ressemblait aux grandes aiguilles qu'on trouvait sur certains cactus près de points d'eau. Cela lui déclencha un léger frisson qui lui parcouru la colonne. Elle s'y était piqué une fois et ça n'avait pas été une expérience agréable.
Remarquant qu'elle se tenait là comme un piquet depuis un moment sans rien dire elle s'empressa de se saluer la médecienne, Samyr lui avait dit que la personne dans la tente semblait soigner les gens, donc elle pensait que c'en était une. Même si les aiguilles ne lui donnaient pas l'impression que cela soignerait grand-chose. Soigner devait faire du bien et son expérience des aiguilles était que cela faisait mal...

"Sav'otta hm... bonjour ?"
Tenta-t-elle en hylien.