Hyrule's Journey

Le caravanier gardait un deuxième attelage, séparé des morses des sables par d'épaisses clotures d'un bois très sec, comme souvent dans le désert. 

Je ne peux pas dire que celui-ci était aussi mignon que le premier.  L'équipage (je suppose qu'on peut l'appeler ainsi ?) était composé de créatures très laides, qui tenaient plus de l'insecte géant que de quoique ce soit d'autre. En fait, on aurait dit des vers. Des vers de sables géants. Enfin, plus petits qu'un humain, mais quand même beaucoup trop gros. L'un d'entre eux m'arrivait quand jusqu'à la taille ! 

Ces animaux, que le vieux marchand (je crois qu'il était un marchand, mais il a aussi mentionné sa maîtresse quand nous parlions des morses des sables, donc je ne suis pas sûr) a appelé des "Moldorms" ont l'air à la fois très bêtes... et aussi un peu vicieux. Ils ont le corps segmenté (on dirait, en tout cas) en plusieurs parties, un peu comme certains serpents que nous avons croisé dans les Gorges Gérudos, avant de gagner le désert à proprement parler. Ils ont aussi des "petits" yeux sans paupière, très éloignés l'un de l'autre, rouges et jaunes. C'est leur regard qui leur donne l'air un peu idiot, je pense.

Leurs dents (ou plutôt leur "défenses", si j'en crois l'homme qui s'occupe d'eux), en revanche... J'ai compté deux rangées de dents particulièrement pointues à l'extérieur de la machoire, deux cornes recourbées vers le haut (il s'agit d'ivoire, m'a assuré le caravanier) et il paraît qu'il y en a encore à l'intérieur de la bouche. Autant dire que ça ne fait pas envie... Surtout que, de ce que l'on m'a dit, ces bestioles sont capables d'arracher un bras à la plus solide des guerrières Gérudos, s'ils arrivent à l'attraper. 

Ca fait froid dans le dos, et pourtant je n'ai même pas parlé des picots qui hérissent leurs colonnes vertébrales !

Le vieil homme m'a dit d'être particulièrement vigilant, dans le désert. Il a expliqué que ces créatures étaient à la fois territoriales et grégaires, c'est-à-dire qu'elles attaquent quiconque entre sur leur territoire et qu'elles ont tendance à le faire en groupe.

Comme les morses des sables, qu'elles apprécient chasser, elles nagent sous le sable et se repose davantage sur le bruit que sur la vue pour se repérer. Il a dit qu'elles faisaient elles aussi de très bonnes porteuses, une fois harnachées et accrochées à un traineau. Elles sont globalement moins rapides, mais aussi plus endurantes et savent porter des charges plus lourdes.

Il a aussi dit que c'était des bestioles très affectueuses, une fois domptée, mais j'ai du mal à y croire. Comment un truc pareil pourrait se montrer affectueux ?! Cela étant dit, il a aussi avancé que leur viande était plus gouteuse qu'il n'y parait, donc je suis assez sûr qu'il se moque de moi.

J'espère vraiment que nous n'en croiseront pas trop souvent.