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Moldarquor

Catégorie : Géants

Famille : Mol

Habitat naturel : Désert de sable

Résistance : Armes forgées traditionnelles (acier, fer, bronze, etc) et organiques (os, bois, pierre). Armes de tranche et d'estoc

Faiblesse : Explosifs

Comportement, moeurs & aptitudes : Territorial, prédateur, carnivore et charognard

Cycle de reproduction : Très lent

Durée de vie : Longue

Dimorphisme genré : Marqué

Les individus mâles sont généralement plus petits et plus colorés, mais affichent aussi des ailerons plus droits et plus hauts. Sous l'abdomen se cache l'organe de reproduction externe, visible pour qui sait où chercher. Les femelles, dont les ailerons sont généralement courbes, sont souvent plus grande - parfois jusqu'à deux fois plus large. Leurs écailles sont le plus souvent grises. Après copulation, leur abdomen se fait plus rond et laisse apparaître, par transparence, les petits en gestation.

Rareté : Rare ()

Apparitions : Désert Gerudo (Rare)


Nous avons trouvé refuge au sommet d'un plateau surélevé, mais la bête rode encore. J'ai passé la moitié de la nuit à scruter le sable, sous nos pieds, l'arc au point. L'ancien m'a bien dit que cela ne servait à rien, que mes flèches ne feraient que l'agacer. Pourtant je suis resté debout pendant des heures, alors même que lui avait décidé d'aller dormir. Il a grommelé que même avec des dents pareils, l'animal ne pourrait pas ronger la roche qui nous séparait de lui. Pourtant je n'ai quitté mon poste que lorsque la lune a cessé d'éclairer les dunes, en contrebas. J'étais transi de froid, mais je n'ai rien dit.

Cela n'avait servi à rien et il m'aurait dit qu'il m'avait prévenu. J'ai préféré le silence de la nuit. Je ne comprends toujours pas pourquoi il nous a emmené dans ce trou à rat. Il prétend que cela à quelque chose à voir avec Mère et que certaines des femmes du Désert la connaissaient. Mais il n'a pas voulu ajouter quoique ce soit. Il n'a rien voulu dire sur la créature d'en-bas non plus.

C'est le genre de géant que l'on entend avant de voir. « Cours ! », a hurlé Hjä, en m'attrapant par la ceinture et en tirant fermement. Derrière nous, le sable s'est mis à rouler et à couiner, puis le monstre a poussé un sifflement strident, presque anhélant. J'ai d'abord cru qu'il était blessé, mais je n'ai pas eu l'occasion de me retourner avant un moment. Son ombre gigantesque nous a avalé bien avant.

Je ne sais pas bien comment, mais rapidement l'Ours et moi avons été séparés. Je ne saurais dire si le sol s'est ouvert ou gonflé sous nos pas. Je me souviens surtout avoir été projeté en avant. Le sable griffait mon menton et s'est insinué jusque dans mes narines. Je sens encore son grain sur ma langue. Erk ! Je n'avais rien vécu d'aussi déplaisant depuis des semaines... Sur le coup, pourtant, j'étais surtout inquiet. Je ne voyais plus ni le vieil homme, ni la menace. Je savais pertinemment qu'il était là quelque part, j'aurais presque pu sentir son souffle fétide sur ma nuque ! Sans jamais le voir.

En vérité, à part les reflets du soleil sur les collines de sablons, je ne voyais rien.

Quand j'ai voulu me relever, j'ai cru que je m'étais embourbé dans un véritable marais. Le sable mangeait mes cuisses, alourdissaient mes vêtements. Le vieillard m'avait bien dit d'abandonner mon paletot de fourrure mais même avec les étoffes qu'il avait trouvé il me semblait impossible de m'extirper de ce cimetière à ciel ouvert. J'ai eu peur. Je crois que j'ai pleuré, à l'idée que le Désert soit mon tombeau. Je ne le dirais pas au vieux chasseur. Il me sermonnerait sans doute. J'ai en tête qu'il le sait déjà. C'est lui qui m'a arraché au bourbier. Je n'ai jamais été aussi content de le voir.

Maintenant, il dort et moi j'écris. Je dessine aussi. Je veux comprendre ce monstre, pour pouvoir le voir venir. J'ai l'impression qu'il a méchamment mordu l'ancien, mais je n'en suis pas sûr. Il était encore moins bavard que d'habitude, quand il m'a porté jusqu'au sommet du piton. Je n'ai pas osé demander comment il allait.

Des heures durant, la bête à longé le monticule de calcaire ocre. Elle nage encore sous les dunes, fait le tour de notre petit abri de fortune, comme si elle cherchait le moyen de nous en déloger. Elle semble véritablement infatigable et je ne sais pas si elle finira un jour par nous laisser en paix. Je crois que nous sommes piégés. Nous n'aurons pas assez de viandes séchées et d'eau pour tenir plus de quelques jours...

Parfois ses yeux scintillent dans la nuit. D'ici, ils semblent immenses, plus gros que le poing d'un Moblin, et ils brillent d'un jaune presque luminescent. J'ai l'impression que la bête me rend mon regard. Mais le sien me terrorise.
L'Ours n'a pas su me dire si cette créature avait un nom mais elle ne me rappelle rien de ce que je connais. Elle a le corps long et épais, recouvert de ce qui se ressemble à des écailles. J'ai cru voir un harpon et une lance fichés dans son « cuir ». Il n'a pas l'air de s'en soucier et je ne suis pas sûr que nous avons de quoi blesser un monstre pareil.

Parfois, son aileron – je ne sais pas si on peut vraiment appeler cela un aileron, mais la bête me rappelle certains poissons – émerge entre les dunes. Parfois pas. Je ne sais pas bien pourquoi, mais j'imagine qu'elle cherche à nous intimider. C'est réussi, je trouve, quoique pourrait en dire Hjä.

A force de la voir se déplacer et nous encercler à elle seule, j'ai aussi remarqué combien elle était rapide. Une fois lancée (elle a du mal à accélérer, j'ai l'impression), elle peut aller aussi vite qu'un cheval, à peu près. Je ne sais pas comment nous avons fait pour lui échapper mais j'en tremble à chaque fois que j'y repense... Je pense que j'ai compris comment cette chose chasse et je crois qu'elle a du nous prendre pour une proie.

Elle affleure brutalement sous ses victimes et les jette aussi haut qu'elle le peut. Je l'ai vue jouer avec l'un des morses que les femmes du Désert utilisent pour charrier leur traîneau. Elle n'a même pas attendu qu'il touche le sol pour le dévorer ! Et elle n'était pas totalement sortie du sable, donc je n'ai pas pu identifier sa taille exacte.

Vu d'en haut, le monstre semble avoir une énorme mâchoire. Je suis à peu près sûr qu'il pourrait avaler un dromadaire en une seule fois s'il le souhaitait. Nous en avons croisé à l'orée du Désert mais l'ancien n'a pas voulu les approcher. Je ne sais pas où nous en serions aujourd'hui s'il avait écouté le Gerudo qui voulait les lui céder. Peut-être aurions nous pu fuir ? Je n'ai pas envie de mourir ici ! Mère me manque...