D'ouest en est, elles ceinturent le désert. Ces larges montagnes se dressent comme le dernier rempart entre les Terres Gerudos et le reste du monde connu. Et, à elles seules, elles érigent un violent contraste avec tout le reste du domaine jadis conquis par l'Exaltée. Hautes, dures et froides, elles ne sont pas recouvertes d'une cape ocre, comme le reste de la mer fauve, mais bien d'un épais manteau de neige, qui n'a rien à envier à la poudreuse de la Chaîne d'Hebra.
Si le fiévreux regard du soleil perce régulièrement les nuages au dessus des Sommets, il ne parvient pas à réchauffer la pierre, cachée sous son épaisse fourrure blanche. D'aucuns prétendent d'ailleurs que c'est là l'endroit le plus dangereux du territoire : exception faite de quelques avant-postes depuis longtemps abandonnés où de vieux cabanons sont tout justes habités par des squelettes, les Hauteurs semblent se limiter à une vaste étendue dépouillée. Rien n'y pousse plus. Les quelques arbres qui, jadis, émergeaient des glaces sont aujourd'hui morts. Et pourtant, il n'est aucun vautour pour venir s'accrocher à leurs carcasses.
Aussi loin que l’œil puisse voir, les neiges s'étendent sur les steppes surplombant le désert. Quelques reliefs brisent parfois l'horizon, elle aussi recouverte d'un masque de gel. Plusieurs plaines se cachent derrière les collines, les monts et les vallées qui parsèment les plateaux enneigées de Nabooru. On prétend aussi que des trésors de technologie antique gisent encore, enfouis sous les flocons et l'épaisse pellicule de givre.
Les deux tours Sheikah qui, soudain, se sont érigés sans l'aide de personne auraient de quoi supporter de telles déclarations. Hélas, compte tenu le caractère désolé de ces Landes hostiles, rares sont celles et ceux à avoir vu – ou même entendu parler – de tels édifices.
Les baroudeurs et les vagabondes évitent généralement les Hauts plateaux de Gerudo : cet enfer polaire compte parmi les endroits les plus impraticables et les plus dangereux du vieux continent. Le froid y est si sévère qu'il brûle les poumons et gèle les doigts. Pourtant, s'ils s'y aventuraient, ils découvriraient sans nul doutes quelques-uns des anciens sanctuaires construits par le peuple de l'Ombre, il y a de cela des siècles. Et profiteraient vraisemblablement de l'un des panoramas les plus sereins qu'ont à offrir les ruines du Royaume.
Quelques légendes Gerudo parlent cependant d'une bête, qui aurait fait sienne les Hauteurs Gerudos. Dans les contes, ce gardien prend régulièrement l'apparence d'un Centaure à la robe d'argent et à la crinière de jais. Nul ne sait si pareille créature existe réellement. D'autres évoquent également les vestiges de la huitième héroïne, une figure oubliée des femmes du désert, qui sommeilleraient prétendument sous son linceul de neige.
Au pied des Sommets Gerudos, là où la poudreuse cède de nouveau la place aux sables, certaines tribus d'antan ont laissé derrière elles d'imposantes ruines, toujours incomprises aujourd'hui. Certaines d'entre elles abritent aujourd'hui des âmes tourmentées que nul ne devrait déranger...
Rappel: les monstres indiqués comme rares dans le bestiaire ne sont disponibles que via un lancer de dés ou l'intervention du narrateur.