Que le monde est petit

Milieu de l'automne - 3 mois 2 semaines après (voir la timeline)

Ludrick

Mascotte incontournable

Inventaire

Deux jours après la rencontre avec Samir et Célyse, Ludrick avait rempli la part de son marché et conduit le duo à sa ville natale. C'est pas qu'il en était ravi mais il avait passé un marché avec l'hylienne et ce serait déshonorant pour lui de ne pas le respecter. Grâce à la présence du jeune homme, l'entrée en ville se fit facilement pour eux. Il était connu dans le village et surtout, les gardes étaient ravis de revoir le jeune homme pointer le bout de son nez par ici après une semaine. Il avait même prit le temps d'échanger quelques mots avec eux avant de pénétré dans la ville. Avant qu'il ne puisse retenir les gardes, l'un d'eux partit crier la nouvelle de son retour sur la place du village. Depuis la porte, on pouvait entendre l'homme crier à pleins poumons.

"Ludrick est de retour ! Il est sain et sauf ! Ludrick est revenu !"

Une goutte de sueur perla sur le front du jeune homme alors qu'il savait déjà qu'il ne tarderait pas à voir son père débarquer sur la place du village pour s'assurer de ses propres yeux la nouvelle qui se répandait telle une trainée de poudre. Il se tourna vers ses deux compagnons, un large sourire crispé aux lèvres pour dissimuler la peur commençant à former une boule dans son ventre et lui causant de légères crampes. Tout son corps se crispait en se rappelant les coups de son père. Il devait vite éloigner ceux-ci avant qu'il ne le voie prendre une monumentale raclée suivi d'un sermon. Surtout qu'il revenait sans son épée, un déshonneur pour un guerrier, même si Ludrick ne s'en préoccupait pas plus que ça, son père était tout son contraire. Sa voix tremblait légèrement alors qu'il les amenait dans l'intérieur du village.

"Bienvenue à Elimith, votre destination !" Il laissa un léger rire s'échapper de ses lèvres, il avait l'impression d'être un guide. "Pour vous héberger, vous pourrez vous arranger avec l'aubergiste pour rester là-bas. Tes talents en médecine seront une aubaine pour eux et tu pourra en tirer profit avec les habitants, Célyse."

Il prit une pause dans ses paroles avant de reprendre d'un ton plus sincère et presque solennel.

"Merci pour ces deux jours de voyages, je vous en suis reconnaissant à tous les deux. c'était agréable de voyager ensemble." 
Il donna un coup amical de son poing dans l'épaule du grand gaillard Gerudo avant de saluer d'un simple geste de la main la demoiselle. "Je viendrais vous rendre visite quand j'aurais le temps. Célyse me doit une épée !"

Sur ces paroles, il les abandonna en les laissant devant l'auberge du coin. Ses pieds foulant le sol avec vitesse pour rejoindre sa propre maison, celle où il avait vécu ses vingts-trois dernières années. Il se figea sur le chemin, faisant face à un homme de grande taille, le regard dur diriger vers le jeune homme. Il glissa une main à sa nuque, la frottant doucement. Il savait ce qui l'attendait et tous les muscles de son corps commençait à se tendre. Il éclaircit sa gorge avant de prendre la parole le premier.

"Bonjour... Père."

Son père le jaugea du regard et observa son fourreau vide. Ses sourcils se froncèrent à cette vue et cela suffit à Ludrick pour comprendre ce qu'il ressentait en cet instant : De la déception. Un silence pesant dura seulement quelques instants mais sembla durer une éternité pour le guerrier. Cette tension mua la boule dans son ventre en une nausée désagréable.

"Ludrick... Tu as fuis la maison et tu oses revenir désarmé après une semaine de vagabondage ?"
Un soupir de déception s'échappa des lèvres du père du jeune homme alors qu'il se rapprocha de celui-ci. "Comment expliques-tu ça ? Te sens-tu encore méritant de cette dague à ta hanche ?" Il pointa l'héritage familiale pendant à sa hanche. "Non seulement, tu as perdu ton arme, qui est déshonneur pour un guerrier, mais en plus, tu n'as pas tenu tes convictions et tu es revenu sans avoir vu tout le pays. Représentent-elles si peu pour toi ?"

Ludrick sursauta alors qu'il releva la tête vers son père. Alors l'homme ne lui en voulait pas d'être parti mais plutôt d'être revenu sans avoir été au bout de ses convictions. Il était énormément surpris et son expression le trahissait alors qu'un léger sourir se forma sur le coin droit des lèvres de l'homme surpassant le brun en taille. Il était ravi de revoir son fils en bonne santé. Avant même qu'il ne puisse dire quelque chose, il reprit, d'un ton plus doux et chaleureux.

"Ta mère s'est fait un sang d'encre pour toi." Il tourna les talons, commençant à marcher vers la maison où ils habitaient, son fils le suivant en silence. Après un moment silencieux, il reprit. "Tu comptes repartir, n'est-ce pas ? Tu as trois semaines. Si au bout de celles-ci , tu n'es pas capable de me désarmer, au minimum... Tu devras rester au village et me rendre l'héritage familiale, tu n'en seras plus digne. prouve-moi que tu es suffisamment débrouillard pour voyager en portant fièrement cette lame, Ludrick."

La nausée du guerrier finit par disparaitre alors qu'il se sentait soulagé. Son père l'avait effectivement grondé et remit à sa place mais au moins, il semblait prêt à laisser une chance au jeune homme de prouver qu'il n'était plus un enfant dépendant de ses parents. Il sourit doucement en suivant l'homme. Il avait trois semaines pour ceci et il sentit une détermination nouvelle parcourir son être.

Quasiment deux semaines plus tard, l'homme avait enfin prit le temps de se reposer. Il avait passé toutes ses journées à s'entraîner avec son père, près de sa maison, jusqu'à ce que ses muscles crient pitié et qu'il ne puisse plus se lever. Il était temps de repousser ses limites comme il l'avait rarement fait. Il était faible et il en était conscient, il ne valait que peu en tant que guerrier, il s'en était persuadé. Il se trouvait misérable d'être revenu désarmé après seulement une semaine. Il le cachait mais sa fierté en avait prit un coup. Si il avait accepté aussi facilement les conditions de son père, c'était aussi pour se prouver qu'il valait mieux que ce qu'il en pensait et surtout, si il n'y arrivait pas, c'est qu'il n'était pas fait parcourir les terres d'Hyrule.

À force d'entrainement, il avait quelques accroches et décousures sur ses vêtements, rien de bien compliqué pour le couturier du village qui pourrait facilement s'en occuper contre un service ou deux. Il se disait qu'après ça, il irait sûrement faire un tour en ville pour écouter les rumeurs du moment et surtout, il se demandait si Uzoamaka, la Gerudo qu'il avait rencontré avant son départ était encore là ou si elle était partie, même savoir si elle avait continué à s'en sortir dans la Cité-Commerce était suffisant pour lui.

En entrant dans l'atelier du couturier, sa surprise fut grande d'apercevoir un grand homme bronzé penché sur des vêtements qu'il semblait rafistoler ou confectionner. C'était un véritable travail d'artisan expérimenté. Aucun doute, il le reconnut immédiatement, c'était Samir, le compagnon de voyage de l'hylienne. Ils étaient donc encore dans le village, il en était ravi, il avait pas encore eu le temps de les revoir depuis leur arrivée. Il approcha du Gerudo, lui adressant la parole sans hésiter.

"Samir ! Tu es couturier, maintenant ?"


Samir


Inventaire

Samir était penché sur son ouvrage, s'usant les yeux dans l'échoppe mal éclairée de Jo, le couturier du village. Il adorait pouvoir à nouveau activer ses doigts, sentir le cisaillement du fil et le toucher rêche des tissus sur sa peau, même si très souvent, on ne lui demandait que de menus travaux. On ne le connaissait pas, et de toutes façons, les riches parures ornées ne semblaient pas être la mode du coin. 

Il n'avait pas chômé depuis son arrivée ici, et les quelques pièces qu'il récupérait à la fin de chacune de ses journées de labeur lui permettait de payer sa chambre et un souper, qu'il prenait conséquent, faute d'avoir plusieurs repas dans la journée. Pas qu'il s'en plaignait. Il avait été couvé et nourri, dans une autre vie, mais ses quelques mois de vagabondage lui avait appris la privation. Et de toutes façons, hors de question de quémander auprès de Célyse, qui se faisait une petite fortune à planter ses piques dans des patients innocents. Elle ne lui donnerait pas une piécette.

Il était intéressant d'observer la population d'Elimith. C'était vraiment une grande ville, par rapport à ce qu'il connaissait. Il avait l'impression de toujours voir des têtes différentes, et des vêtements et toilures de toute taille et de toute provenance lui passer entre les doigts. Jusqu'à présent, il n'avait rien eu de Gerudo. Mais en même temps, il aurait été étonné de rencontrer une de ses congénères aussi loin de leur désert natal.

Lorsqu'il entendit le bruit à présent familier de la porte principal qui s'ouvrait, et la petite cloche qui signalait un nouveau venu, il ne leva pas tout de suite la tête. On lui avait bien expliqué que c'était Jo, qui acceuillait les clients. Il n'était pas là, pour le moment, mais quand il était concentré sur sa tâche, Samir perdait le compte des allées et venues de son patron.

Toutefois, ce fut une voix familière qui résonna alors dans la pièce.

"Samir ! Tu es couturier, maintenant ?"

Le jeune homme leva la tête, et se fendit d'un large sourire lorsqu'il vit Ludrick traverser la pièce. Il avait meilleure mine que lorsqu'il les avait laissés à Elimith, presque deux semaines auparavant. C'était plaisant à constater. Plusieurs fois, Samir s'était dit qu'il devrait chercher à reprendre contact (malgré la taille du lieu, il n'était pas difficile de trouver quelqu'un lorsqu'on connaissait un nom), mais la mine tendu de leur compagnon de route lui avait fait craindre d'apporter plus d'ennuis qu'autre chose s'il se pointait par chez lui.

"Ludrick ! Qu'est-ce que ça me fait plaisir de te voir !" Il se leva, les bras ouvert pour accueillir son ami. Il n'était pas sensé prendre de pauses, mais bon. Il s'en moquait un peu. "Comment vas-tu ? Ton retour s'est-il fait sans encombre ? Et oui, j'essaye d'apporter ma contribution comme je peux. J'étais tisserand, au désert !" Il rit. "J'ai beaucoup perdu, mais suffisamment pour prêter main forte, enfin je l'espère."


Ludrick

Mascotte incontournable

Inventaire

Le sourire du Gerudo apporta un vent de fraicheur au jeune homme. Voir un autre visage que ceux de sa famille lui apportait un immense plaisir, surtout quand c'était celui d'un ancien compagnon de voyage même cela avait été pour deux jours. Il devait bien avouer nourrir une certaine affection envers l'homme si agréable et facile à parler, tout le contraire de Célyse qui ne te daignait un minimum d'attention seulement si le sujet que tu abordais l'intéressait. Comment faisaient-ils pour s'entendre ? C'était un mystère même pour lui qui les avait côtoyés.

Il se permit de prendre place face à l'homme, s'asseyant sur le tabouret faisant face au bureau sur lequel il travaillait. Curieux, l'homme admira le vêtement sur lequel il travaillait. Comparé à ceux qu'il portait, c'était si simple, sans aucune touche semblable aux vêtements de Samir. Un travail admirable mais trop semblable à celui que réalisait le couturier du village. Ludrick réfléchit longuement. Samir se privait-il d'exprimer son réel art, celui qu'il avait apprit en tant que tisserand dans le désert ?

"Ça va, c'était compliqué. J'ai du passer un marché avec mon père mais je suis vraiment content de te revoir ! Comment vas-tu toi ?" Il ne savait même pas pourquoi il en parlait avec tant d'aisance à cet homme qu'il connaissait à peine mais il en avait l'envie. Envie de lui faire confiance et d'être son ami. "Je suis sûr que tu es très utile au couturier. Je ne m'y connais pas mais tes doigts semblent experts. Mais dis-moi, la couture était-elle vraiment aussi similaire dans le désert ou tu te retiens pour ne froisser personne ?"

Ses yeux se redressèrent vers le rouquin alors qu'il posa son coude sur le meuble, son visage se logeant contre son poing. Il se posait réellement la question, par pure curiosité et sans aucun double sens derrière celle-ci. Il laissa le temps à l'homme de lui répondre avant de se redresser pour soulever ses vêtements de rechange pour les lui montrer. Ils étaient abimés et avaient bien besoin d'un coup de neuf de la part d'un couturier. Ludrick lui offrit un large sourire, profitant que le propriétaire du magasin ne soit pas présent.

"Tu pourrais t'en occuper ? Je préfère te faire confiance à toi. Oh ! Et tu peux te faire plaisir sur les finitions, j'aimerais un style Gerudo comme le tien." Il laissa un léger rire s'échapper de ses lèvres avant qu'il ne dépose, sur son plan de travail, une somme plus grande que nécessaire pour de tels travaux. Il se sentait généreux avec lui et il se doutait qu'en tant qu'étranger, il devait avoir du mal à vivre convenablement (Sûrement mieux que du temps où il voyageait.). Il avait vécu pendant longtemps dans ce village et il savait comment ils étaient traités surtout le couturier qui était connu pour profiter des étrangers avant de s'en débarrasser une fois que l'étranger réclamait plus d'argent au vu de son travail grandissant. Un tel traitement le dégoutait.

Après un moment, une idée lui traversa l'esprit. Et si ils allaient boire un verre entre hommes après le service de son ami ? Oh cette idée emplissait l'homme de joie. Si il finissait par retrouver Uzoamaka, il pourrait même en profiter pour les faire rencontrer. Qui sait, rencontrer un congénère ferait peut-être plaisir à Samir ? C'était décidé, en tout cas dans l'esprit de Ludrick.

"Tu es libre, ce soir, après ton service, Samir ?"


Samir


Inventaire

« Couture, tissage, broderie… Disons que mon panel de compétences était un peu plus large. Ma mère est vraiment l’une des marchandes les plus réputées du désert. »

Samir prit entre ses doigts les vêtements que Ludrick lui tendait. Ils étaient de bonne facture, mais de toute évidence un peu passés. Il faudrait rapiécer quelques coins, peut-être renforcer les coudes et les genoux, pour qu'ils tiennent longtemps, refaire un ourlet, ici, et…

Lorsqu’il entendit le lourd clinquement de la bourse que son camarade posa devant lui, Samir écarquilla les yeux. Il n’avait jamais vu autant de richesses accumulées en une fois, encore moins reçu autant de pièces d’un coup. Son sourire s’élargit.

« Fais attention à ce que tu demandes, Ludrick. Tu seras vraiment le garde le plus flamboyant d’Elimith. Merci beaucoup pour tout ça. J’apprécie le geste. »

Il n’allait pas faire l’hypocrite et cracher sur autant d’argent. Il ne pourrait pas nier que ça lui serait bien utile, d’autant plus qu’il ne savait pas encore quand il lui faudra repartir et faire des préparatifs pour la route.

Libre après son service ? Hmm. Samir jaugea le jeune homme accoudé à son établi. Il avait tendance à ne pas saisir les sous-entendus et à se retrouver dans des situations délicates, alors à présent, il préférait être plus direct.

« Libre pour quoi ? Aller boire un verre et découvrir la ville, ou pour autre chose ? »

Il rit.

« Dans les deux cas, il va falloir venir me chercher. A part l’auberge, je ne connais pas vraiment les coins animés de la ville. Je compte sur toi pour être mon guide. »

Il pointa la petite fenêtre de la boutique. « Généralement, je finis mon service à peu près à l’heure du crépuscule. Quand il commencera à faire violet, je serais sorti et devant la porte. »

Il saisit un des vêtements du garde et l’étira devant ses yeux. Il l’inspecta un instant.

« Avec un peu de chance, j’aurais bien avancé sur ta demande. Mais bon. Pour une telle requête, je préfère m’appliquer. Je pense que tu les auras après-demain. »


Le ciel avait commencé à faire violet, et son maître était enfin revenu, permettant à Samir de partir. Il avait presque eu peur d’être en retard. Il était quand même content, d’explorer la ville et de découvrir un nouvel endroit de bonne humeur et de festivités. Il profitait généralement, quand son salaire lui permettait, de la taverne de l’auberge, mais il soupçonnait l’aubergiste de surtaxer ses choppes de bière pour compenser le prix préférentiel qu’il avait concédé à leur faire pour les chambres, et qu’il devait regretter, à présent.

Samir était devant la porte, et attendait son compagnon.


Ludrick

Mascotte incontournable

Inventaire

Il sentait une légère nostalgie dans ses paroles mais il ne savait pas pourquoi l'homme était partit de sa tribu. Surtout que si, les femmes étaient connus avec toutes sortes d'histoires, on n'entendait que très peu parler des hommes Gerudo, Ludrick avait même fini par penser qu'il était impossible qu'une femme Gerudo puisse donner naissance à un homme mais visiblement, il s'était trompé et largement, Samir était bien devant lui et de ce qu'il en savait, c'était bien un homme. Enfin il n'avait pas été vérifié plus bas mais il ne pensait pas que c'était nécessaire et surtout, il ne voulait pas voir tout ça. Comment étaient-ils traité dans cette tribu qui les faisait passer comme inexistant ? Voilà une nouvelle question qui trotta dans l'esprit du jeune vagabond. Peut-être s'oserait-il à lui poser la question quand il aurait bu quelques gorgées ? Il verrait bien.

"C'est impressionnant. Tu dois être vraiment habile de tes mains."

Il observa alors les mains de l'homme, bien plus fines qu'il ne l'aurait pensé pour un homme de sa carrure. Il n'y avait jamais vraiment fait attention depuis qu'il le connaissait, surtout qu'il ne le savait pas couturier.

"Si je deviens le garde le plus flamboyant d'Elimith, les gens seront jaloux et quand ils me demanderont grâce à qui, je leur dirais fièrement que c'est Samir, mon ami, qui s'en est occupé. Certains viendront sûrement te voir pour ça."

Il n'en était pas si sûr mais il préférait rester positif puis des vêtements richement brodés attireraient forcément l'attention même si c'était grâce à un étranger. Les gens du village se méfiant énormément de tout étranger n'étant pas un marchand ou médecin. Un étranger couturier pourrait en rendre plus d'un curieux et c'était déjà assez. Sa crainte était surtout que le couturier n'apprécie pas qu'un étranger devienne plus populaire que lui et le vire. Enfin, Ludrick ne s'en préoccupait pas pour le moment.

"Pour boire et découvrir le village. Ne t'inquiète pas, je ne compte pas faire de toi une conquête !"


Il lui rendit un sincère rire, appréciant de taquiner son ami. Il se redressa, se levant de son siège, avant de lui serrer amicalement la main.

"C'est décidé donc ! Je passerai au début du crépuscule, je te ferais découvrir chaque recoin du village. Oh et ne t'inquiète pas, prends tout le temps dont tu as besoin, je te fais confiance."


Sur ce mots, le guerrier lui offrit un sourire avant de quitter la boutique sans attendre.

Arrivé dehors, son premier réflexe fut d'aller sur le centre de la place allant discuter de convivialités avec les habitants et au passage, il essayait de récupérer quelques rumeurs. Au bout de quelques minutes, il aborda un sujet qui arracha quelques moues mécontentes aux villageois mais il semblait néanmoins bien plus accoutumés à sa présence.

"Uzoamaka. La Gerudo avec laquelle je restais souvent, est-elle partie ?"

"Non, elle est encore dans le village. Elle doit être partie chassée comme c'est l'après-midi."

Maintenant qu'il avait l'information qu'il voulait, il échangea encore quelques mots avec eux avant de les quitter. Il observa le ciel, songeur. Il était encore haut dans le ciel donc il avait du temps avec que Samir ne soit libre. Il décida d'aller à l'entrée du village pour attendre la guerrière Gerudo et la surprendre quand elle reviendrait. Devant l'entrée, il s'allongea à l'ombre d'un arbre, il voulait profiter du beau temps actuel et d' l'ombre lui apportant une douce fraicheur bien plus que bienvenue.
Alors qu'il somnolait à cause du bien être qu'il ressentait, il aperçut une silhouette au loin qui le sortit de sa torpeur. Il se releva, s'étirant chaque muscle de son corps, sa bouche s'ouvrant pour bailler. Il espérait que ce soit celle qu'il cherchait étant donné que le soleil était déjà bien plus bas dans le ciel. Il ne devrait pas tarder à rejoindre son ami et il ne voulait pas lui faire attendre de trop.


Uzoamaka


Inventaire

Cela faisait quelques temps que je m’étais installée par ici. Je ne pensais rester que temporairement toutefois ; je n’étais selon moi pas faite pour la vie en communauté. Mes précédentes expériences me l’avaient montré, et je ne souhaitais pas perdre mon temps à essayer de me faire accepter, même si l’idée me traversait parfois l’esprit, et qu’elle semblait particulièrement tentante. Je voyais autour de moi les locaux vivre ensemble, en famille, entre amis. Ils parlaient et riaient ensemble, ils s’entraidaient. Je me demandais si je pouvais vivre ainsi moi aussi, et j’étais convaincue que non, même si cela devait avoir ses avantages.

Alors je m’en étais tenue aux diverses missions que l’on me donnait. De la chasse, majoritairement, et cela me convenait parfaitement. Je pouvais me rendre utile, gagner un peu d’argent pour continuer à loger à l’auberge, et en même temps obtenir la confiance des habitants. De façon toute relative, car je restais une étrangère, mais ils voyaient certainement que je ne leur voulais aucun mal.

Je repensais aussi parfois aux deux personnes que j’avais rencontrées en premier : la Curieuse et le Guerrier. Je n’avais pas eu de nouvelles de leur part depuis un moment… Je ne m’inquiétais pas, mais j’espérais tout de même qu’il ne leur était rien arrivé de grave. Tous deux avaient l’air de nourrir des désirs d’aventures, mais comprenaient-ils au moins les dangers auxquels ils s’exposaient s’ils réalisaient ces envies ? Je n’étais pas une grande voyageuse, mais le peu que j’avais vu depuis mon départ du désert avec mes Soeurs m’avait assez informée pour que je sache qu’un périple n’était pas une simple promenade en nature. Il fallait toujours être prêt à réagir au moindre signe inhabituel. Un bruit, un mouvement, même une lumière… Ou un pressentiment. Cela pouvait avoir un grand rôle dans la survie. Les êtres vivants ont tous cet instinct de préservation de soi qui les pousse à faire ce qu’il faut pour ne pas mourir. Parfois, il faut écouter cette sensation, même lorsqu’on ne sait pas exactement d’où elle vient. Et d’autres fois, il faut la combattre. Ce n’est pas évident, mais il faut savoir distinguer une menace réelle d’une imaginaire. Je ne suis moi-même pas certaine de savoir le faire à chaque fois.

Mais ce jour-là, comme de nombreux autres, mon instinct n’avait pas été mis à contribution plus que cela. Je revenais d’une nouvelle chasse, presque comme si cela faisait partie des habitudes. Je m’apprêtais à entrer dans le village, une silhouette attira mon attention, et j’esquissais un sourire en reconnaissant le jeune homme plus loin.

« - Eh bien ? On ne prévient pas de son retour ? Et en plus on se laisse aller ! » dis-je, désignant l’arbre au pied duquel il était avachi précédemment.

Je me rapprochais, posant une main sur ma hanche en déposant le reste de mes affaires au sol.

« - Depuis quand es-tu revenu ? Et comment s’est passée ton escapade ? »


Ludrick

Mascotte incontournable

Inventaire

Cela ne faisait que quelques semaines qu'il ne l'avait plus vu mais il était ravi de la revoir. C'était sa rencontre qui avait réussi à déterminer le jeune homme à partir voir du pays parmi ces terres dangereuses. Si il n'avait pas énormément voyagé, il avait pu expérimenter la dangerosité des terres et se rendre compte d'à quel point, il n'était pas prêt. Si certaines circonstances l'avaient forcé à rentrer au village, il avait pu au moins faire connaissance avec de nouvelles personnes, Samir et Célyse. Ils étaient tout deux bien différents de ce qu'il avait connu avec le village tout comme Uzoamaka. Chacun était unique et apportait de nouvelles connaissances au guerrier.

Elle ne semblait pas en colère de son départ soudain et ça le rassurait. Il avait peur de goûter à la colère de la lancière. Il lui rendit un sourire avant de prendre la parole.

"Je suis désolé. J'étais assez occupé ses derniers temps, je n'ai pas eu le temps de me balader en ville. Et je méritais bien une petite sieste en t'attendant !"

Le jeune homme observa ses affaires au sol, elle semblait s'être habitué à partir chasser pour le village. Il savait qu'elle avait été une chasseuse dans sa tribu du désert Gerudo mais la faune et la flore était différente d'un endroit aussi hostile. Si Necluda restait un endroit lui aussi hostile, il était bien plus luxuriant et doux qu'un désert. Il s'appuyait sur les leçons de son père pour penser tout ça. Il se demandait si les bokoblins étaient tout aussi présent dans le désert qu'ils ne l'étaient aussi ou si ils se faisaient plus rare et que d'autres créatures dangereuses parcouraient les étendus de sable. Il n'y connaissait rien et c'était exactement ça qui le fascinait au point de le pousser à voyager et s'assurer de lui-même des réponses à ses questions.

"Je suis revenu depuis deux semaines. Je me prépare à mon prochain départ, je n'ai pas réussi à voyager assez loin, je n'étais pas assez prêt." Il serra ses poings en repensant à la raclée qu'il avait prise. Il était faible face à ce monde violent et il le savait. "J'ai survécu donc je dirais bien. Oh ! D'ailleurs, je ne suis pas revenu seul ! Tu as du entendre parler des deux étrangers qui sont arrivés ? Il y a un Gerudo parmi eux."

Il avait mit les pieds dans le plat sans s'en rendre compte. Il ne savait pas comment Uzoamaka allait réagir à la présence d'un autre Gerudo. Il savait pourtant bien qu'elle en voulait à sa tribu mais avec de la chance, Samir ne venait pas de sa tribu et ça se passerait bien. Il devait bien avouer qu'il craignait la réaction de son amie mais il ne pensait pas faire du mal avec une telle initiative.

"Je dois aller le rejoindre. Je voulais savoir si tu voulais bien venir avec moi. Je me suis dit que ce serait bien que vous vous rencontriez. Au moins, tu ne seras pas seule pour supporter la méfiance des villageois."


Samir


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Debout devant la porte de la boutique, Samir commençait à se demander s’il ne devait pas tenter de rejoindre son ami de lui-même. Il ne voulait pas passer pour trop étourdi et dépendant des autres. De quoi il aurait l’air ? Et en même temps, s’il partait de l’endroit convenu, est-ce que ce ne serait pas équivalent à planter son ami ?

Bon. S’il restait trop longtemps devant la porte sans avoir l’air d’être occupé, il risquait de se faire rappeler. Mieux valait partir faire un petit tour dans le coin, quitte à revenir s’il n’avait pas trouvé Ludrick entre temps. Le jeune homme était un garde, le plus logique était de se rendre là où il y avait des gardes, c’est-à-dire… la porte, non ? C’était bien ce qu’on gardait, normalement, des portes ? Fort de sa nouvelle résolution, Samir se dirigea vers l’entrée du village.

Bonne pioche ! Il apercevait sa silhouette au loin. Il n’était manifestement pas seul. Haha. Il comprenait à présent ce qui l’avait retenu.
Oh. Est-ce que Ludrick parlait à une Gerudo ?

Au cours de son voyage, Samir n’avait croisé que très peu de ses congénères. Il était rare de voir une guerrière du désert dans des contrées si froides. On fuyait généralement le désert plus qu’on ne le quittait de plein gré pour voir le monde, ce qui limitait le nombre d’amazones sur les routes. A la vue de la jeune femme, qui était, avec sa peau sombre, indéniablement une compatriote, un sentiment encore trop rare pour être familier le pris au ventre. Un mélange de nostalgie et de fébrilité, avec un soupçon de crainte et d’intimidation. Il n’avait jamais eu belle figure face aux femmes de son peuple.

Il s’avança vers le duo, et tapa sur l’épaule du garde.

« Hmm. Bonsoir. Je me suis dit que j’allais explorer un peu, en attendant. »

Il adressa à la jeune femme inconnue un sourire interrogatif. Elle avait l’air équipée. De la chasse ? Elle aussi, s’était trouvé une activité dans le village ? Bon. Ressaisis-toi, mon grand. Ça fait quelques temps, maintenant, que tu t’es affranchi de tes vieilles habitudes. Tu es un grand garçon, maintenant.

« Bah alors, tu nous présentes, Ludrick ? Enchanté. Je m’appelle Samir. Je viens de l’est du désert. »

Il lui tendit la main, pour la lui serrer, en la regardant droit dans les yeux. Plus de courbette, plus de regards baissés.
Au fond, il était content de retrouver un peu de chez lui.

« Bon ! On va se prendre un verre et se manger un morceau ? »


Uzoamaka


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Je l’écoutais me parler de son voyage, sans vraiment de détails. Pas prêt, hm ? … Ca arrive, j’imagine. Je n’avais jamais vraiment eu l’occasion de me demander si j’étais prête ou non à partir en terres inconnues ; on avait pris la décision pour moi et mes Soeurs, sans nous demander notre avis. On nous avait donné de quoi survivre, et nous avions dû nous en aller, quitter ces terres que nous connaissions depuis notre enfance. En soi, rien ne nous obligeait à aller si loin. Nous aurions pu essayer de nous faire accepter par une autre tribu, ou même fonder notre propre groupe. Mais j’avais la sensation que ce n’était pas la solution. Pas pour moi, en tout cas.

« - Ce n’est pas grave ! Tu te prépareras mieux la prochaine fois ! Et il serait peut-être temps que je reprenne mon périple moi aussi. »

Il fallait être honnête : malgré l’exercice physique régulier, je commençais à rouiller ! Et puis, peut-être que cela ne m’aurait pas déplu de voyager en compagnie du Guerrier. Il avait l’air d’un bon garçon, plein de volonté, et je me disais qu’il avait du potentiel. Cependant, je fronçais les sourcils en écoutant la suite de ses paroles. Oui, j’avais entendu parler d’étrangers qui venaient d’arriver, mais ne souhaitant pas leur faire subir quelque chose de désagréable, je n’avais pas prêté attention aux quelques rumeurs qui avaient pu être propagées entre les locaux. Et l’un d’eux était un Gérudo… Je ne savais pas si l’information me surprenait, me rendait plutôt heureuse, ou m’agaçait particulièrement. En un sens, retrouver quelqu’un de mon peuple me faisait « plaisir », mais l’idée qu’il soit ici, et en plus un homme, me dérangeait. Je n’avais pas fui le désert pour croiser ses membres à l’autre bout du monde !

Je n’eus pas le temps de répondre à sa proposition ; une silhouette grande et rousse se dessinait plus loin, et je ne pus m’empêcher de lever fièrement le menton… Et surtout pour pouvoir le regarder plus clairement. Il était plus grand que moi… Comme pas mal d’autres personnes partageant mes origines. Je le fixais sans aucune gêne, le détaillant. Je n’étais pas de ces femmes qui rejetaient fermement les hommes, mais je n’avais pas eu l’occasion de faire plus que d’accepter leur existence quand il s’agissait de gens de chez moi. Les étrangers ne comptaient pas. Je fus cependant un peu déstabilisée par son aisance dans la discussion, et je finissais par baisser le regard sur cette main tendue, sans la prendre, comme avec n’importe qui qui avait tenté le coup depuis mon arrivée.

« - Samir, hein… Uzoamaka. Laissez-moi le temps d’aller faire « mon rapport » aux gardes, et je vous suis. »

Je prenais cependant le temps de l’observer une dernière fois, de haut en bas et de bas en haut, avant d’esquisser un sourire en coin et de m’éloigner après avoir repris mes affaires. Le Guerrier s’était apparemment entouré de gens surprenants, et je me demandais maintenant quelle était l’identité de la seconde personne qu’il avait ramenée avec lui.

Je les laissais un bref instant, et revenais finalement débarrassée de mes devoirs envers la petite cité.

« - Alors ? Où allons-nous ? Je suppose que c’est Guerrier qui va jouer le guide ! »

A ces mots, je lui donnais une tape dans le dos. Amicale, en théorie, mais plutôt brutale malgré tout...


Ludrick

Mascotte incontournable

Inventaire

*Quand il entendit la voix de son ami perçant le bruit de leur conversation, il se tourna vers la provenance de celle-ci. Il remarqua aussitôt la large silhouette de Samir. Super, se dit-il, le Gerudo avait réussi à se retrouver dans le village sans trop de difficultés, apparemment. Il lui semblait bien plus dépendant que le jour où il l'avait rencontré.

Il observa silencieusement le premier contact visuel entre les deux natifs du désert. Tout deux semblait méfiant. Il ne comprenait pas pourquoi mais après tout, il ne connaissait pas ce qu'il se passait dans ce désert que peu d'Hyliens rejoignaient ou trouvaient un intérêt à s'y rendre. Il ne pouvait pas réellement se fier à des légendes qui aurait pu être fausses. S'il voulait se renseigner sur ce peuple, il devrait s'y rendre de lui-même ou même demander des informations aux deux Gerudo sauf que cela ne semblait pas être un sujet des plus agréables pour les deux. Le temps ne faisait que plus l'en convaincre.

Quand Samir demanda au guerrier de les présenter, il sursauta, sortant de son statut de simple observateur. Il ouvrit la bouche pour répondre sa question juste avant que la rousse ne réponde à sa place.

"Samir, je te présente Uzoamaka, je l'ai rencontrée avant de partir en voyage et Uzoamaka, c'est Samir, on a voyagé quelques jours ensembles. "

Après que la Gerudo se soit éloignée du groupe pour faire son rapport, l'Hylien se rapprocha de son ami pour lui adresser la parole avec plus de discrétion, il avait remarqué sa première réaction avant qu'il ne devienne plus confiant. Il ne voulait pas paraître indiscret mais il s'inquiétait.

"Ça va aller ? Tu ne semblais pas à l'aise au début. "

Il remarqua le retour de la lancière après quelques minutes, lui demandant au passage où est-ce qu'ils iront. La destination était déjà toute tracée dans l'esprit du jeune homme. L'auberge semblait un bon choix. Dans celle-ci, il était possible de demander de quoi manger et boire contre quelques pièces. Il savait que leur groupe allait attirer l'attention mais le guerrier s'en fichait.

"Allons à l'auberge, c'est le plus pratique."

Il entama la marche parmi les rues du village pour rejoindre l'auberge plus loin dans celui-ci. Après quelques minutes de marche, ils purent apercevoir le bâtiment alors qu'ils s'en approchaient au fur et à mesure. Ludrick fut le premier à passer la porte de l'auberge, rejoignant une des tables de celle-ci. Il s'y installa, laissant ses deux compagnons faire de même.