En terres inconnues.

Fin de l'été - 1 mois 3 jours après (voir la timeline)

Uzoamaka


Inventaire

C’était une nouvelle journée, et je m’étais réveillée en sachant qu’aujourd’hui, je n’aurais pas à marcher pendant des heures. Cela ne me déplaisait pas d'ordinaire. Cependant, un peu de changement était tout sauf malvenu. Une pause bien méritée également. Je laissais derrière moi la vie de voyageuse pour quelques temps. Je n’avais pas encore décidé combien exactement, mais tout dépendrait aussi de l’accueil des gens de ce lieu, et ce n’était pas gagné d’avance. Comme me l’avait suggéré Curieuse, je m’étais bel et bien fait observer en arrivant, quelques jours auparavant. J’avais relevé fièrement le menton face à ces réactions. Je n’avais pas peur. J’estimais avoir subi un traitement bien pire chez moi. Au moins, ici, on ne me jugerait pas sur une « vie passée » que je n’avais pas eue. A moins que les Gérudo ait une mauvaise réputation, et qu’on ne me critique en se basant sur le comportement de l’une de mes Soeurs. Ou pire… D’un homme.

Ce matin, en passant la porte de l’auberge, quelques autres personnes m’observèrent, intriguées ou méfiantes. A nouveau, je relevais la tête, pleine d’orgueil. Je ne comptais pas partir de sitôt, aussi, j’espérais qu’ils s’habitueraient à ma présence. Je comptais, éventuellement, offrir mon aide là où elle serait la bienvenue, pour pouvoir payer ma chambre durant mon séjour. C’était une toute nouvelle façon de voir les choses. Il ne suffisait plus de trouver un endroit convenable où établir un petit campement temporaire, mais bien de se faire assez accepter et se rendre assez utile pour ne pas se faire jeter, du moins, c’était ainsi que je voyais les choses.

Et je détestais l’idée. Je haïssais le fait de devoir vivre aux dépens des autres et de leur avis sur ma personne. J’avais la désagréable impression de rentrer chez moi, de devoir me justifier, qu’on ne me ferait pas confiance et que je resterais cantonnée à des taches ingrates, rabaissantes, planquée dans un coin là où personne ne me verrait ou ne m’entendrait. Ou peut-être était-ce une sorte de marque que mon expérience m’avait laissée, une voix pleine de colère et d’amertume que je ne pouvais faire taire dès lors que je m’approchais d’un semblant de communauté. Cela aurait été difficile à dire, mais le temps ferait son œuvre, et si cela restait, alors peut-être n’étais-je tout simplement pas faite pour exister aux côtés des autres.

Je me décidais à déambuler dans le village, observant chaque bâtiment. Je voulais d’abord me familiariser avec les lieux avant d’aborder les habitants pour leur proposer de quelconques services. Alors je passais d’une maison à l’autre, d’une enseigne à l’autre, écoutant les conversations, lisant les noms des échoppes quand il y en avait, suivant les chemins sans trop me poser de questions. J’étais consciente du fait que l’on devait me regarder comme une étrangère totalement perdue. Certains en riraient, d’autres auraient pitié, et les derniers m’ignoreraient. J’étais partagée entre l’indifférence et l’agacement en l’imaginant.


Ludrick

Mascotte incontournable

Inventaire

Cela faisait depuis l'aube que le jeune homme avait été traîné de force hors de son lit par son père pour s'entraîner à l'escrime. Chaque matinée de l'homme se résumait à se battre avec son père et maître jusqu'à ce que l'un des deux ne puisse plus tenir son épée en bois et comme souvent, c'est Ludrick qui y passait. Après tout, c'est son paternel qui lui avait apprit l'escrime, il connaissait tous les secrets de chaque techniques enseignées dans la famille ainsi que les mimiques du garçon. Ludrick se rassurait en se disant que comme lui, son père avait passé sa vie dépasser par grand-père, il était difficile de devenir plus fort que celui qui t'avait tout enseigné sans voyager et se forger d'autres expériences que le combat avec la même personne te connaissant comme sur le bout des doigts. Depuis quelques années, à chaque fois, il arrivait à repousser de plus en plus son père ainsi qu'à l'obliger à user de toute sa force, il sentait qu'il s'améliorait, devenait plus fort et habile. Peut-être était-il prêt pour affronter le monde sauvage ? Cette question lui taraudait l'esprit.

Maintenant que son entraînement était terminé, il écrasait quelques plantes pour atténuer la douleur et dissiper les bleus dans son mortier. Il était assis dans les hauteurs du village fixant l'horizon, celui qui lui donnait envie de tout lâcher et courir jusqu'à atteindre la fin de ce pays. Il était las de voir toujours les mêmes personnes et même bâtiments surtout qu'il avait entendu qu'Eluria, la fille qui habitait chez Pru'Ha , avait pu partir fouler les terres de ce monde alors qu'il restait bloqué ici, frustré. Il soupirait alors qu'il terminait de préparer sa maigre mais efficace mixture médicinale. Il appliqua l'onguent sur ses blessures les plus douloureuses et alors qu'il faisait ça, il se rappela d'une rumeur courant dans le village : Une Gerudo serait arrivée et aurait l'intention de séjourner ici quelques temps. Un large sourire s'afficha sur ses lèvres.

Une fois qu'il eut fini de se soigner, il s'était décidé : Il irait voir cette Gerudo pour lui demander des histoires sur ses voyages voir même se frotter à elle et voir si il était assez fort pour survivre seul. Tout comme n'importe qui. Son père ne pourrait plus lui refuser de partir si il lui prouvait qu'il était aussi fort qu'une voyageuse. Il traversa le village d'un pas décidé, écoutant les commères se raconter des rumeurs, c'était toujours intéressant et utile surtout quand tu cherches quelqu'un ou quelque chose. Les rumeurs portaient sur une grande demoiselle bronzée, portant des parures aussi dorées que ses yeux, enchanteurs d'après ces dames, possédant une chevelure des plus flamboyantes qui traînerait près de l'auberge. Sa destination était toute choisie. 

Arrivé à celle-ci, retrouver la demoiselle ne fut pas difficile, elle se démarquait bien aisément des autres hyliens plus petits. Elle dégageait une prestance que seuls les femmes Gerudo pouvaient se permettre. Il était ravi de l'avoir trouvée. Il se plaça sur sa route, un large sourire aux lèvres et les yeux brillant d'excitations, il était comme un enfant. Rencontrer une étrangère était déjà une aventure pour lui. 

" Salut toi ! Moi, c'est Ludrick. J'aimerais connaître tes histoires de voyages !"

Les habitants se retournèrent, étonné de voir l'un d'eux parler à une femme de ce fameux peuple volant les hommes avant de les tuer une fois qu'elles avaient pu procréer et perpétuer leur lignée. Voilà le genre d'histoires qu'ils se racontaient entre eux, n'y connaissant pas réellement quelque chose de cette tribu, l'inconnu les effrayant. Elles étaient vu comme des bêtes sauvages par les campagnards de l'ouest qui, jamais, n'avait approcher une en dehors des marchands qui passait par ici. Ils étaient bien trop loin pour qu'elles ne se déplacent jusqu'ici étant donné que rare étaient celles qui restaient, longtemps, loin de leur tribu. Une dame s'approcha d'eux, s'adressant discrètement au jeune homme.

"Ludrick... Arrête. C'est une étrangère qui sait ce dont elle est capable. Regarde son expression emplie de violence, elle pourrait te tuer par plaisir.. C'est... C'est une Gerudo."

Le guerrier fronça les sourcils. Il ne comprenait pas cette méfiance et surtout, ces préjugés. Il se contentait de ricaner au nez de la dame avant de se reculer d'elle et approcher la rousse, la main tendue vers elle.

"N'écoute pas les ignorants. Tu es la bienvenue à Elimith."


Uzoamaka


Inventaire

Je m’habituais finalement aux regards méfiants, les laissant couler sur moi sans m’en préoccuper. Cependant, je ne pouvais m’empêcher de penser que gagner leur confiance suffisamment pour qu’ils me confient des taches à effectuer allait être plutôt compliqué. Ils devaient me voir comme une bête curieuse et féroce, peut-être, capable de les planter ici et maintenant sans poser plus de questions. C’était ridicule ! Pour quelle raison irais-je m’attaquer à des gens dans un village paisible ? D’autant plus qu’ils m’y hébergeaient. Cela n’avait pas de sens. Ou peut-être n’étaient-ils pas si mauvais à mon égard, et que mon esprit partait trop loin. L’une comme l’autre situation était possible.

Je me laissais guider par mes pas quand soudain, une silhouette me barra la route. Je fronçais les sourcils. Allons bon, qu’allait-on me dire cette fois ? Me reprocher, peut-être. Mais je remarquais finalement le sourire du gamin – merde, ça n’était peut-être pas un gamin en fait –, et me détendais… A peine. Sa question me fit hausser un sourcil. Etaient-ils tous comme ça, ici ? Entre l’autre brunette et celui-ci, je commençais à me demander si c’était une coutume locale que de sauter sur les étrangers pour leur poser des questions surprenantes de la sorte, quoique celle-là l’était encore plus que celle de la petite curieuse.

Je m’apprêtais à répondre, mais une femme me prit de court, essayant de « raisonner » le jeune homme. Je n’entendais pas tout ce qu’elle lui disait, mais je n’avais pas besoin : son expression trahissait pas mal ses intentions. J’étais vexée. Avais-je l’air si brutal ? Je m’étais pourtant comportée pour le mieux. Rah ! Je détestais définitivement dépendre du jugement des gens.

« - Merci, je suppose. » dis-je quand il me souhaita la bienvenue, croisant les bras en ignorant sa main tendue. « Mon nom est Uzoamaka. Mais pourquoi t’intéresses-tu à mes histoires, Gamin ? »

Oh, bon, je n’arrivais pas à le voir autrement que comme un gosse avec ce sourire niais qu’il avait eu en me coupant dans mon exploration. Je laissais échapper un bref souffle semblable à un rire.

« - Tu n’as pas peur qu’elles soient remplies de morts et de sang ? De gens que j’aurais tués de mes propres mains sans aucune pitié ? »

J’avais dit cela sur un ton volontairement exagéré. Il n’y avait rien de tout cela dans mes récits d’aventures.


Ludrick

Mascotte incontournable

Inventaire

Gamin ? Il s'outra à cette appellation et ça se vit dans son regard très expressif. Il haussa un sourcil, la toisant de son regard bleuté. Même si elle semblait adulte bien à des égards, elle ne semblait pas avoir l'âge lui permettant de le prendre d'aussi haut, elle n'avait pas un cheveu blanc et pas une cicatrice. Il se demanda pour qui elle se prenait tout en ignorant le fait qu'elle soit passé outre sa poignée de main. Si malgré sa carrure de Geurdo la rendait plus grande, elle semblait tout aussi jeune que lui, c'était culotté qu'elle agisse comme ça. L'homme répondit avec le même culot. Il plongea son regard dans la sien, la défiant légèrement avec celui-ci.

"Ludrick suffira... Gamine."

Si elle pensait pouvoir le prendre de haut malgré ses airs amicaux, elle se trompait. Il n'était pas un enfant dont on s'amusait. Il en avait déjà assez des villageois qui le couvaient bien plus de raison. Il espérait qu'une étrangère le traiterait comme un adulte et pas un sale gosse mais il se fourvoyait. C'était toujours la même chose. Il garda sa frustration en lui, affichant un regard imperturbable et toujours aussi amical.

"Celles des villageois sont lassantes. J'en ai marre d'entendre parler des esprits des bois ou autre esprit protecteur des villages... Des contes de fée, pour enfant. Je veux de réels récits, ceux que seuls une voyageuse peut raconter."

Elle pensait vraiment échapper au jeune homme en parlant de simples morts et sang ? Elle se trompait lourdement. Il continua à la regarder, attendant qu'elle lui réponde et débute peut-être un récit. Sa main vint saisir le pommeau de sa dague, pendant à sa hanche, dont il caressa l'extrémité. Un toc devenu habituel chez Ludrick.

Il se demandait pourquoi elle restait ici si c'était pour ignorer et méprisé chaque personne venant lui adresser la parole. En affichant une telle agressivité, c'était normal que les habitants ne la craignent. Alors qu'il pensait ça, il fut frappé par une idée. Il pourrait sûrement l'aider à s'intégrer dans le village et à y vivre sans que personne ne la craigne. Il afficha un léger sourire en coin, satisfait.

"Je peux t'aider à trouver ta place à Elimith, si tu me racontes tes histoires."


Uzoamaka


Inventaire

Ah. Apparemment, le gamin n’avait pas très bien accepté mon surnom. Je ne pus retenir un petit sourire amusé en voyant la lueur dans son regard, ni un rire à sa réponse. Peut-être me jugeait-il par rapport à ma taille. Il était vrai que, bien qu’étant adulte, je demeurais toujours petite pour une membre du peuple du désert. Cela avait longtemps causé toutes sortes de moqueries en plus de ma « vie précédente » dans mon clan. Je n’y prêtais plus vraiment attention aujourd’hui, d’autant plus que je ne risquais plus de croiser beaucoup de gens plus grands que moi.

Son explication me fit toutefois reprendre un air plus sérieux. Hm… Vu comme ça, je ne pouvais que comprendre son envie d’en apprendre plus sur mes aventures, même si celles-ci n’avaient pas été particulièrement passionnantes non plus ; tout au plus quelques créatures vaguement hostiles croisées au gré de nos pas avec mes Soeurs exilées, mais il risquait plutôt d’entendre parler de nos péripéties quand nous chassions, ou des quelques fois où nous nous sommes trompées de chemin lors de notre traversée, éventuellement. Je ne pouvais pas mentir en disant avoir surmonté moult obstacles, pour le moment du moins.

Il me proposa alors une sorte de marché, qui me fit hausser un sourcil. Je devais avouer qu’il était plutôt plaisant de faire face à quelqu’un qui n’avait pas « peur » de me parler. Certains membres du  village avaient eu du mal à m’adresser la parole, optant pour un ton léger et parfois hésitant, des mots tremblants de temps en temps. Mais ce gamin – rah, si je l’appelais encore ainsi, il allait me faire une scène, je trouverai autre chose – avait l’air… Un peu différent. De plus, même si je n’aimais pas devoir dépendre de l’aide proposée de quelqu’un, j’avais besoin de m’intégrer, en quelque sorte.

« - M’aider à trouver ma place, hm ? Et comment ? »

Je le laissais répondre, soutenant l’un de mes bras dans ma main, mes doigts tapotant ma joue dans une posture pensive. Je n’avais pas à cacher mon histoire, et peut-être préférerait-il entendre parler de mes origines plutôt que des vagues tribulations auxquelles nous avions fait face depuis notre départ avec les autres filles. Mais je ne voulais pas non plus me lancer dans quelque chose sans avoir tous les détails.

« - Tu sais que la plupart de tes pairs sont méfiants. Et ils ont raison ! Les nouveaux venus ne sont pas forcément des gens de confiance. Pour ma part, je pense en être. Je ne suis pas une lâche qui irait faire du mal à de pauvres gens. Mais les tiens seront difficiles à convaincre. »


Ludrick

Mascotte incontournable

Inventaire

Il avait titiller la curiosité de la Gerudo et il le sentait. Elle semblait bien plus encline à l'écoute de ce qu'il pouvait déduire de sa posture, du moins, ses paroles semblaient la faire réfléchir. Son idée était simple et pourtant efficace, pour dissiper les peurs des autochtones, il suffisait d'en côtoyer un et que celui-ci l'aide à prouver qu'elle n'était point pétri de mauvaises intentions à leur égard. S'il pouvait entendre des histoires sur le monde extérieur qui pourraient l'aider à préparer son départ qu'il prévoyait secrètement depuis quelques semaines, il était prêt à lui offrir son aide. Tous les deux en sortaient gagnant d'une certaine manière. Pour éviter que les villageois, les observant avec méfiance depuis quelques minutes l'air de penser qu'elle semblait prête à sauter sur le jeune homme, lance en avant, n'écoutent plus leur discussion, il s'approcha d'elle pour baisser le volume de sa voix et que seule elle puisse l'entendre. 

Elle était déjà là depuis quelques jours pourtant une senteur étrangère, presque exotique, vint chatouiller les narines de Ludrick maintenant qu'il était proche d'elle. Il ne put s'empêcher d'admirer plus en détail la beauté de la jeune femme, ses yeux se perdirent sur les bijoux brillants qu'elle arborait si fièrement ainsi que son tatouage. Peut-être était-ce le fait qu'elle démontre une telle richesse, en plus de sa lance qu'elle portait en permanence tel un cinquième membre de son corps, qui rendait les villageois si méfiant ? Ils devaient penser qu'elle avait dérobé les bijoux de pauvres voyageurs. Ludrick avait peut-être tort dans sa façon de penser mais il pourrait bien avoir raison. Le peuple de la rousse avait une sacré réputation et maintenant qu'il en avait vu une, il pouvait au moins confirmer que la réputation de leur beauté n'était pas usurpée. En plus de cela, elle semblait aussi habile à la lance que séduisante mais pour autant, il eut envie de lui faire confiance quand elle affirma ne vouloir aucun mal à son village. 

"Tu sais quel est le meilleur atout pour une étrangère ? Les liens. Un lien avec moi en l’occurrence. Je suis un habitant de ce village et ils me connaissent.. Si je t'aide à trouver du travail auprès des autres villageois et que tu arrives à montrer que tu n'es pas là pour les dépouiller comme ils le pensent, ils toléreront ta présence et finiront par l'accepter. Si un villageois finit par trouver que tu es une bonne personne, il le dira au prochain qui parlera de toi. Le bouche à oreille sera bien plus utile que ta lance, ton mutisme ou tes regards froids."


Il lui rendit un sourire amicale, la laissant songer à ce qu'il venait de lui dire mais il ne tarda pas à enchaîner ses paroles par d'autres, surenchérissant  pour son idée.

"Et si il y a bien une chose qu'ils ne pourront pas refuser, ce sont des ressources venant du désert si tu en as. Ils seront forcément intéressé. De plus, la milice de la ville demande souvent de l'aide à qui sait manier une arme pour éliminer les bokos qui s'approchent de trop du village donc si tu les aide, les gens sauront que tu participes à leur sécurité. Je peux même t'accompagner pour témoigner de tes bonnes intentions et faciliter tes conversations avec les habitants. C'est un bon début."


Uzoamaka


Inventaire

Je haussais un sourcil, mon air se faisant de plus en plus perplexe à mesure que le jeune gars exposait son idée, d'autant plus lorsqu'il critiqua mon comportement, et je dus me retenir à grand-peine de lui répondre, une pointe d'agacement brillant dans mon regard. Dès le début de son petit exposé de plan, je ne savais trop que penser. « Un lien », hein. Un lien avec lui, comme il l’avait dit. En un sens, je comprenais la façon de procéder : c’était un peu comme une assurance. Ce type me défendrait auprès de ses pairs afin qu’ils me fassent confiance ; un minimum du moins, jusqu’à ce qu’ils ne voient d’eux-mêmes mes intentions. Elles n’étaient pas bonnes, car je devais l’avouer, je ne souhaitais pas les aider par charité, simplement pour avoir de quoi vivre quelques temps ici. Mais elles n’étaient pas non plus mauvaises. Il faudrait être lâche pour s’en prendre à des habitants d’un village, dont la plupart étaient sûrement peu entraînés. Ce n’était pas mon genre, et même si cela l’était, je n’aurais rien à y gagner, loin de là.

Toutefois, l’idée d’être dépendante du bon vouloir de ce garçon me dérangeait particulièrement. Je n’aimais pas que mon destin soit entre les mains d’une autre personne, d’un inconnu en plus de cela. Je réfléchissais rapidement, le laissant m’expliquer la suite de son idée – que j’avais déjà bien comprise, mais passons. Il n’y avait, malheureusement, pas d’autre solution. Je voulais me poser au moins un temps, et ce lieu me semblait être le plus adapté. Je n’aurais sûrement pas d’autre occasion avant un moment. Alors je n’avais pas vraiment d’autre choix que de m’en remettre à… Lui.


« - Soit… Je veux bien tenter ta proposition. » dis-je non sans cacher ma méfiance, que je ne parvenais pas à faire taire malgré tout. « Je n’ai rien emporté de là d’où je viens, cependant. En tout cas, rien qui pourrait intéresser qui que ce soit. »

J’avais aussi laissé une bonne partie de nos affaires communes à mes Sœurs lorsqu’elles avaient décidé que nous devions nous séparer. Je désignais finalement ma lance.

« - Me battre, je sais faire. Mais penses-tu qu’ils accepteraient une étrangère armée près d’eux ? »

Après tout, même mon propre clan m’avait interdit de faire plus que m’entraîner au combat, à l’époque. Et même si j’en avais le droit, il était rare que d’autres Femmes se joignent à moi lors de mes sessions. Seule ma professeure était présente à ces moments, et elle se tenait toujours à une distance raisonnable, comme si elle craignait que je ne retourne l’arme contre elle. Chassant ces pensées de mon esprit, j'attendais que le jeune homme me guide à travers le village pour exécuter son plan.


Ludrick

Mascotte incontournable

Inventaire

Il était ravi qu'elle finisse par accepter sa proposition. Ce n'était pas gagné avec sa méfiance, peut-être allait-il pouvoir enfin lui soutirer quelques informations sur le monde extérieur ? À vrai dire, Ludrick se contrefichait des intentions de la Gerudo du moment qu'elle ne voulait faire aucun mal aux villageois ou ne causer aucun trouble. Si il s'avérait que ce fusse l'inverse, il corrigerait son erreur de lui-même en la renvoyant en dehors des limites du bourg. Il pivota sur lui-même avant de pointer la porte du hameau de son doigt. Tout en indiquant avec évidence leur prochaine destination, il prit la parole. 

"Tant pis pour les biens et puis... Si ils auront peur, évidemment. Je t'accompagne pour les rassurer, justement." Il lui offrit un doux sourire se voulant rassurant avant de changer de sujet pour lui expliquer ce qu'il comptait faire ensuite.  "À cet endroit, les garde y sont souvent postés donc si on leur demande, ils auront peut-être du travail... Une troupe de boko ou même des espions de colonies ennemies à débusquer. Ils confient souvent de telles tâches à ma famille, nous sommes des guerriers."

Il jeta un dernier regard vers la demoiselle avant de lui indiquer d'un mouvement de tête de le suivre. Ses bottes foulèrent le pavé du chemin alors que sa main vint rejoindre le pommeau étincelant de sa fidèle dague, s'y reposant. Heureusement, il avait pensé à équiper son épée juste en dessous du fourreau de celle-ci, il était donc prêt à directement entamer le plan. Ils n'étaient vraiment pas loin de la porte mais il marcha à sa hauteur, ne voulant pas paraître impoli si il la dépassait de trop. Il parcourut la distance les séparant de leur objectif sans se précipiter, il en profitait même pour en profiter telle une promenade. Après quelques instants, il reposa son regard sur elle et il l'observa en silence, ses lèvres brûlant d'envie de lui poser une certaine question. Pourquoi une fière Gerudo se retrouvait dans un endroit aussi éloigné ? Chacun avait son histoire mais au vu de leur accord, elle daignerait bien lui offrir un récit ou deux même si ils peuvent sembler inintéressant.

"Dis-moi Uzoamaka. Pourquoi as-tu quitté ton désert ?"

Ça y est, il avait osé. Il allait enfin entendre un histoire intéressante. Peut-être même contenait-elle du drame et des retournements de situations ? Il espérait surement de trop. Si ça se trouve, elle prenait juste du temps pour voyager et qu'elle y rentrerait bientôt. C'était trop tard, il avait déjà posé la question alors qu'il s'en inquiéta. Cette question était sûrement bien trop intime pour deux personnes qui se connaissaient que très peu. Il ne serait même pas étonné qu'elle refuse de lui donner une réponse. Cela pourrait la brusquer et il décida donc de détendre l'atmosphère avec une petite boutade. 

"C'est pour m'assurer que tu n'es pas une dangereuse criminelle qui va pique pique les habitants avec sa lance."

Il s'arrêta en plein milieu du chemin pour lui faire face avec son célèbre sourire espiègle, il espérait alors que sa petite blague bien inoffensive, à ses yeux, puisse la détendre et qu'elle s'ouvre à lui pour qu'elle prenne le temps de lui conter son histoire même très légèrement avant qu'ils ne rejoignent les gardes. À partir de là, ils n'auraient plus le temps de bavasser sur des sujets autre que la cible, telles que leur nombre et leurs armes, ou la stratégie à adopter. Son père lui avait répété sans cesse qu'en combat, tout sujet ne contenant aucune information utile à son déroulement était interdit et Ludrick le comprenait, ils n'auraient jamais le temps de discuter cuisine tout en affrontant les ennemis jurés de toute population civilisée parmi les terres d'Hyrule. Ils pouvaient sembler ridicule mais pour autant, ils n'en étaient pas moins mortels. Nombre de chasseurs étaient morts en leur faisant face que ce soit en simple nettoyage ou en protégeant le village d'un raid.


Uzoamaka


Inventaire

J’écoutais ses paroles, hochant lentement la tête. Un guerrier, donc. Je me demandais un instant l’arme qu’il maniait, avant que mon regard ne se pose sur quelque chose à sa ceinture. Une épée ainsi qu’une dague, visiblement, et je ne retenais pas un sourire en coin. Je trouvais intéressant de voir la façon de se défendre de chacun. Parfois, pour un même outil, les utilisations étaient amplement différentes. Peut-être, lorsque nous aurions un peu de temps, proposerais-je donc au Guerrier de me montrer de quoi il est capable. Mais cela n’était pas à l’ordre du jour, loin de là.

Je le suivis, ignorant les quelques regards qui se posèrent sur nous, plus interrogatifs que méfiants. Ils devaient tous se demander ce qu’un local allait faire avec une étrangère, mais je ne perdais pas de temps à m’imaginer toutes leurs idées. En réalité, je n’en eus même pas le temps, car la question du jeune homme me surprit au point que mes pas se ralentirent progressivement, sans pour autant s’arrêter totalement. Ils reprirent pourtant bien rapidement.

« - J’ai été exilée. »

Je n’avais ni honte ni peur de l’avouer. J’étais convaincue, autant à l’époque que maintenant, que je n’avais rien fait de mal, et que la décision des Anciennes et du reste de mon clan était simplement pour que les pires « gêneuses » de la tribu soient écartées. Nous avions raison. Je savais que nous étions dans le vrai, car si notre point de vue était faux, nous en aurions eu des preuves directes. Et de plus, on n’aurait sûrement pas cherché à nous faire déguerpir… Bah. C’était le passé, et je n’avais pas du tout pour habitude de regarder trop derrière moi.

Notre avancée s’arrêta pourtant bel et bien quand le jeune homme se tourna vers moi, souriant. Je haussais un sourcil en retour. Il n’allait sûrement pas me lâcher avant que je ne lui explique les détails, n’est-ce pas ? Bah ! Je n’avais rien à cacher.

« - Non, ne t’en fait pas. Je n’utilise ma lance que sur les créatures qui l’ont mérité. » dis-je, affichant à mon tour un sourire en coin. « Je n’ai rien fait de grave, enfin, pas selon la majorité des gens. Mais pour mon clan, j’ai commis une faute très importante. Je me suis dressée contre nos coutumes. Moi et quelques-unes de mes Soeurs avons été bannies. C’est pour cela que je suis là aujourd’hui. »

Je passais à côté de lui, ajoutant finalement sur un ton léger :

« - Respecte ta part du marché, et je te raconterai l’histoire complète, Guerrier ! »

Puis je m’avançais encore de quelques pas, me retournant pour l’inviter à reprendre son rôle de guide. C’était notre contrat : il m’aidait à me faire une place, et en échange, je lui offrais le récit de mes aventures… Il ne serait peut-être pas passionnant pour quelqu’un d’extérieur, mais c’était bien tout ce que je pouvais lui proposer.


Ludrick

Mascotte incontournable

Inventaire

Quand il entendit la raison de son départ, le jeune homme fut surpris. Exilée ? Elle avait donc bien commis quelque chose de jugé assez grave que pour lui interdire tout accès à son lieu d'origine. Elle errait donc sans but dans les terres d'Hyrule et ses pas la menèrent jusqu'ici, à Elimith, la Cité-Commerce. Voulait-elle faire de cet endroit sa nouvelle maison ou était-elle simplement de passage ? Il finirait bien par le découvrir à force de la côtoyer. Après tout, la Gerudo semblait moins dure et froide, elle semblait s'ouvrir même que partiellement et il en tirait conclusion que c'était positif. 

Les regards des villageois auraient pu être pesant pour un local mais à vrai dire, Ludrick s'en fichait pas mal. Seule une seule personne le rendait craintif de son châtiment, les autres semblaient bien misérable en comparaison. À part lui dire leur désapprobation et lui lancer des regards emplis de jugement, ils ne pouvaient rien lui faire si ce n'est de le faire rire. Tous autant qu'ils sont, ils étaient juste des moutons emportés par l'effet de masse. Ils étaient incapables de réfléchir et prendre de décisions par eux-même, se fiant à l'avis général. Aucun d'eux ne serait capable de voyager et survivre comme Uzoamaka l'a fait et Ludrick la respectait pour cela. Même en tant qu'étrangère, il lui offrait bien plus de considération qu'aux locaux. 

Guerrier ? Ce surnom pourtant très simple lui arracha un sourire satisfait. Elle ne le prenait donc plus de haut et ça ne fit qu'augmenter son envie de l'aider surtout qu'elle lui avait finalement promis de lui dévoiler toute son histoire une fois sa part du marché respecté. Il devait bien avouer que le récit de son exil l’intéressait. Quelles étaient donc ces coutumes qui l'avaient poussé à se dresser contre son propre peuple ? Il espérait un récit des plus poignants, douloureux, du moins pour elle. 

"Bien. Compte sur moi, Uzoa."

Ce surnom lui vint presque naturellement alors qu'il reprit la marche jusqu'à la milice du village. Il suffit d'à peine une vingtaines de pas pour se retrouver près d'eux. Ludrick les salua d'un geste de la main assez léger avec un sourire aux lèvres.

"Bonjour ! Vous avez des tâches pour moi ? J'ai apporté une jolie demoiselle, elle veut aider à protéger le village avec moi." Ce qu'il affirma n'était qu'une semi-vérité mais les gardes n'avaient pas besoin d'en savoir plus. 

"Oh, Ludrick, tu tombes bien ! Les chasseurs ont repéré une meute de bokoblins proche de l'entrée du village. Ces bêtes sont hargneuses et dangereuses. Ils sont quatre." Le garde s'arrêta dans sa phrase et jaugea du regard la jeune femme. Elle était armé et semblait savoir se défendre. Il ne put s'empêcher de penser qu'elle essayerait de tuer le jeune homme mais il savait se défendre, il était l'un des épéistes les plus habile du village, derrière son père. "Normalement, on t'aurait demandé d'y aller avec ton père mais comme tu es accompagné d'une autre personne, on te fait confiance." Le garde se retourna vers la port d'Elimith avant de pointer du doigt le bas de la pente conduisant au village. "Ils doivent être à deux heures de marche. Une équipe allait partir pour s'en occuper mais je leur dit que tu t'en occupes."

Il se retourna vers celle qui l'accompagnait, d'un air interrogateur. "Ça te va ?" Evidemment que ça lui allait, elle ne semblait pas une personne à se dégonfler. À peine elle lui avait répondu qu'il se mit en route et quitta le village. Ils seraient de retour d'ici quatre heures. Ça laissait du temps aux deux personnes pour apprendre à se connaitre. Durant le trajet, il la questionna sur son maniement de la lance. Comment se battait-elle ? Il avait besoin de le savoir pour préparer une stratégie face à la situation et faciliter leur escarmouche. Foncer dans le tas n'était pas vraiment une stratégie. 


Uzoamaka


Inventaire

Je le suivis sans parler plus longuement, me renfrognant légèrement en arrivant face aux gardes. Je les jugeais du regard, essayant d’estimer s’ils avaient l’air compétent ou non. Comme le disait l’une des Anciennes de mon clan : « Ce n’est pas parce que tu tiens une arme que tu sais t’en servir », et si je ne tombais pas souvent d’accord avec l’une des vieilles, j’appréciais cette phrase, bien qu’à l’époque, elle était souvent utilisée contre moi. Je laissais le jeune homme adresser la parole aux soldats, haussant un sourcil quand il me désigna. « Jolie demoiselle » ? Qu’est-ce que c’était que ça ? Ce compliment était-il censé me ravir ? J’y restais plutôt indifférente, tout comme au coup d’oeil que me jeta le garde. Après tout, cela aurait été bien malvenu de ma part de lui en vouloir d’essayer de m’estimer, alors que j’avais fait la même chose juste avant. Du moment qu’on n’en restait qu’aux capacités de combat…

On nous expliqua ce qui était attendu de nous, et je hochais la tête quand le Guerrier se retourna vers moi pour me demander silencieusement si cela me convenait. Que ce soit le cas ou non, je n’avais pas le luxe de refuser une offre, quelle qu’elle soit, en tant qu’étrangère désirant me faire tolérer – à défaut d’apprécier –. Et puis, quatre bêtes ne seraient sûrement pas un défi trop conséquent. Je n’étais pas du genre à m’inquiéter avant de voir la situation par moi-même.

« - Je te laisse guider, Guerrier. » dis-je alors que je lui emboîtais le pas, ayant posé ma lance sur mon épaule tout en adressant un signe de main relativement poli aux soldats.
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Notre marche jusqu’au lieu de notre « mission » fut long, tout du moins en terme de temps. J’avais marché bien plus longtemps après mon exil, avec les autres filles. La force de la colère qui nous animait, à plus ou moins grande échelle, nous avait permis d’avancer sans nous arrêter pendant de nombreuses heures avant que nous décidions de faire une pause. Je regardais régulièrement vers mon coéquipier d’un jour, m’assurant qu’il ne risquait pas de tomber dans les pommes. Je ne savais pas encore de quoi il était capable, alors je préférais m’attendre au pire qu’au meilleur, mais il semblait tenir le coup au moins autant que moi, et j’étais agréablement surprise. Durant notre trajet, je lui proposais de travailler de concert pour défaire nos adversaires. Je ne cachais pas ne pas être une combattante misant sur la force brute, et même si je n’étais pas habituée au travail d’équipe, je préférais que nous tentions de nous coordonner plutôt que de chacun nous lancer de notre côté.

J’avais hâte de voir ce qu’il savait faire avec cette épée et cette dague, et je ne fus pas déçue. Il devait probablement encore s’entraîner, mais je remarquais qu’il s’en sortait plutôt bien, et je faisais en sorte de profiter de cet avantage que nous avions d’être à deux pour mener à bien notre tache. Je n’aurais pas eu la prétention de me revendiquer meilleure que lui, loin de là. Mais je ne me sentais pas non plus moins douée. Nous nous valions, et j’étais plutôt fière de nous lorsque le combat fut terminé, ne cachant pas mon sourire triomphal.

Nous repartions après quelques instants, reprenant le chemin du retour jusqu’à la cité. Je restais silencieuse quelques instants, avant de me lancer.

« - Tu te débrouilles bien. »

Ce furent les seuls mots que je lâchais. Je n’étais pas particulièrement talentueuse dans l’art du compliment, et j’estimais que cette petite phrase suffisait amplement pour décrire le fond de ma pensée. Ahah, j’espérais vraiment qu’il ne s’attendait pas à ce que je sois émerveillée, ou quoi que ce soit de ce genre. Cependant, je sentais qu’il allait sûrement revenir à l’assaut et me demander de lui raconter mon histoire. Le marché était-il rempli ? Je n’en étais pas certaine.

« - Est-ce que tu penses avoir rempli ta part du contrat ? Tu crois que tu mérites mon histoire, maintenant, Guerrier ? »

Je le laissais répondre, soupirant légèrement.

« - Ce n’est pas une histoire très intéressante, tu sais. Il n’y a pas de combat acharné, il n’y a pas de mort héroïque ni de sauvetage quelconque. Il n’y a qu’une jeune fille du nom de Uzoamaka qui s’est opposée à des traditions, et qui en a payé le prix en étant exilée avec d’autres de ses Soeurs. Je n’ai pas honte et je ne regrette pas. » Je souriais. « Je recommencerais si c’était à refaire. Mais si tu attendais un récit épique, ce n’est pas avec moi que tu l’auras. »


Ludrick

Mascotte incontournable

Inventaire

Les deux jeunes gens arrivèrent au bout de deux heures à l'endroit prévu. Le jeune homme connaissait bien les environs du village et donc ce fut aisé pour lui de les permettre d'arriver en haut de leurs ennemis, sur une colline.  Le petit groupe de bokoblins étaient rassemblés autour d'un feu de camp, des pièces de viande, dont Ludrick ne saurait dire la provenance à vu d’œil, cuisant au dessus de celui-ci, à la broche. Les monstres s'agitaient, hâtifs de pouvoir se sustenter de leur repas. L'homme observa les environs de l'endroit où ils s'étaient installés à la recherche de quelconque chose pouvant lui donner un avantage. Des grosses pierres, c'était parfait. Il pourrait s'en servir pour assommer l'un d'eux ou même les distraire. L'expérience lui avait appris qu'ils n'étaient pas doté d'une intelligence très développées et qu'un rien pouvait servir à les distraire. 

Il se tourna vers Uzoamaka, le regard bien plus aiguisé qu'à son habitude. L'homme ne prenait pas la situation à la légère. 

"Je vais jeter un rocher sur l'un d'eux. Ça va distraire les trois autres. Pendant ce temps-là, fais le tour de la colline et essaye de les prendre par surprise. J'arrive juste après." 

Il laissa le temps à la demoiselle de descendre la colline et faire le tour. Quand elle lui fit signe pour dire qu'elle était prêt, il attrapa un gros rocher et le jeta vers l'un d'eux qui se le prit dans le dos. Sous le poids, il s'effondra en criant de douleur, Ludrick se releva, criant dans leur direction. 

" YOUHOU LES MOCHES !"

Tous eurent l'attention attirer vers le jeune homme. L'un des boko arma son arc pour le viser alors que le guerrier descendit la montagne en courant, quittant son champ de vision. Peu futés, les monstres se séparèrent pour faire le tour de colline et rejoindre leur proie. Alors qu'ils firent ça, Uzoa les prit à revers, achevant celui au sol et en planta un autre. Le garçon originaire d'Elimith arriva peu après au contact avec les deux survivants. Il dégaina ses deux lames et trancha la tête de l'un avant de bondir en arrière par pur précaution et éviter le coup du second.  D'un mouvement habile, il lui trancha la main armé avant de lui planter sa dague dans l’œil. Sans hésiter, il lâcha la poignée de son arme pour bondir sur le côté et venir achever le borgne d'un rapide mouvement de lame. Il récupéra sa dague sur le corps et rengaina ses armes, satisfait de telles prouesses. Il rejoignit la Gerudo, un large sourire victorieux aux lèvres.


Alors qu'on était parti depuis quelques instants, elle prit la parole et ce, pour le complimenter. Il ne put s'empêcher de laisser échapper un léger rire gêné d'entre ses lèvres. Il tourna le regard vers elle, souriant. 

"Merci, tu te débrouilles bien toi aussi." À sa question qui suivit, elle semblait prête à lui répondre, il n'en fut que plus heureux. Enfin, il allait en savoir plus. "Je pense l'avoir mérité, oui." 

Les phrases qui suivirent sonnèrent comme un avertissement. Elle le prévenait que son histoire n'était pas digne des légendes mais il s'en fichait. Il se contenta de lui sourire avec sincérité, ses lèvres s'ouvrant pour prendre paroles une fois qu'elle eut fini. 

"Ce n'est pas grave. Je n'attends aucunement un récit digne des légendes... Je veux juste un récit sonnant comme réaliste. Je veux savoir pourquoi de simples coutumes t'ont coûtés ta vie parmi ton peuple. Je ne sais que peu sur ton peuple et grâce à toi, he bien, je m'endormirais moins bête."


Uzoamaka


Inventaire

« - Les clans sont nombreux et leurs cultures très différentes, parfois. » me permettais-je de préciser quand il me répondit.

Je ne connaissais pas d’autres Gérudo, ou en tout cas, aucune Femme venant d’un autre groupe, et encore moins un homme. Nous avions parfois discuté de cela avec mes Soeurs lors de notre voyage : que serait-il advenu de nous si nous étions nées ailleurs ? Ou si nous étions restées dans le désert… Bah. Je n’étais pas du genre à me préoccuper du passé ou des possibilités. Le plus important était ce qui se passait ici et maintenant. Et actuellement, le Guerrier réaffirmait son envie de connaître mon histoire.

Je laissais encore un silence se faire, pendant un long moment. Je ne savais pas comment commencer. Les débuts étaient toujours compliqués lorsqu’on tentait de raconter quelque chose, surtout si le récit se voulait le plus proche possible de la vérité. Mais était-ce seulement possible ? Ma vérité était bien loin de celle des Anciennes de ma tribu. Et les deux versions étaient peut-être elles aussi totalement éloignées de ce qu’il s’était réellement passé.

« - Dans mon clan... » commençais-je lentement. « Il est dit que les Femmes naissent et meurent comme un cycle. Chacune de nous, selon nos croyances, est la réincarnation de l’une de nos guerrières d’antan. »

Je grimaçais légèrement, secouant ma main libre.

« - Des conneries ! Mais lorsque je suis née, je possédais, selon elles, l’âme de Uzoamaka… Surnommée la Lâche. »

Je n’avais pas honte d’en parler, mais ressasser ces souvenirs n’avait rien d’agréable.

« - Tu ne trouves pas cela idiot, Guerrier ? Parce que de vieilles folles étaient convaincues que j’étais cette femme revenue à la vie, j’ai été mise à l’écart. Je n’avais pas le droit de chasser avec les autres, ou d’avoir la moindre responsabilité, car on était sûr que j’échouerais forcément ! J’ai trouvé ça si stupide… Que j’ai tout fait pour leur prouver le contraire. Autant te dire que ma rébellion n’a pas plu. »

Je lui souriais, le regardant en coin. Mais alors que je m’apprêtais à poursuivre la discussion, je voyais au loin s’approcher un soldat. Quand il arriva à notre hauteur, il nous confia que lui et les autres avaient trouvé le temps long et avaient craint pour nos vies. Je m’en montrais particulièrement offensée. De quel droit doutaient-ils ainsi de notre réussite ? Grognant légèrement, j’avançais ma main pour donner une tape se voulant amicale sur l’épaule de l’Epéiste.

« - Nous continuerons cette conversation plus tard ! »

Je voulais bien parler de cela avec lui, mais pas maintenant que nous avions été rejoints par le garde.


Ludrick

Mascotte incontournable

Inventaire

Il ouvrit grand ses oreilles à son histoire, attentif aux paroles de l'originaire du désert. C'était une histoire très intéressante pour le jeune homme, grâce à elle, il en apprenait plus sur ce peuple, du moins son clan, si refermé aux étrangers. Au fur et à mesure qu'elle raconta ce qu'elle avait vécu, le jeune homme se sentit en colère et dégoutté pour elle. Pourquoi avait-elle dû vivre telle injustice ? L'homme ne pouvait s’empêcher de penser que c'était une tradition ignoble, Uzoamaka était Uzoamaka et pas une personne décédée depuis longtemps. Comment osait-il l'appeler la Lâche ? Elle était l'une des femmes les plus courageuses et habile qu'il avait pu rencontrés. Ces idiots de son clan étaient visiblement bien trop aveuglés par leur tradition ridicule. C'était un étranger, évidemment qu'il ne comprendrait pas les traditions d'un peuple dont il connait si peu mais il ne comprenait pas que l'on puisse faire payer les crimes d'une personne décédée à un nouveau-né. Un sentiment d'injustice bouillonnait au plus profond de Ludrick prêt à surgir, si il s'écoutait, il serait partit immédiatement pour aller dire ce qu'il pensait de cette tradition aux anciennes du Clan d'Uzoa mais il se raisonna, le désert était bien trop loin pour s'y rendre sans préparations.  

Ludrick se tourna vers la demoiselle, il savait qu'il allait lui dire quelque chose qu'elle savait déjà mais il tenait à le dire.

"Tu n'es pas l'autre Uzoamaka. Tu es toi, tu es Uzoa et ne laisse personne décider de qui tu es ou de ce que tu vaux. Tu as continué à te battre malgré les difficultés et je trouve ça admirable." Il allait reprendre quand ils se firent interrompre par le garde et la demoiselle fit comprendre qu'elle n'en parlerait pas en présence du garde. Il n'insista pas plus. 

"Nous avons pris notre temps pour établir une stratégie et éviter que l'on se blesse. Oh, ne t'inquiètes pas, on s'en est sortis ans problème." Il afficha un large sourire, tapotant doucement la jeune femme du coude. "Elle manie mieux la lance que toi, camarade !" Il laissa un rire espiègle s'échapper de ses lèvres avant qu'ils ne continuent à se diriger vers le village. 

Quand ils arrivèrent, il du se séparer de la Gerudo pour rejoindre sa famille. Son père devait l'attendre depuis une heure pour commencer l'entrainement mais Ludrick s'en fichait. Il allait passer un sale quart d'heure pour son retard et être sorti du village sans son autorisation mais ce fut l'une des journées les plus intéressantes et amusantes qu'il vécu depuis bien des années. 


Après cette journée, les deux guerriers se virent encore quelques fois pour chasser et aider la lancière à gagner la confiance du village. Ils s’entraînèrent même à plusieurs reprises ensemble. Au bout d'une semaine, les villageois ne faisaient toujours pas confiance à l'étrangère mais ils l'ignoraient, s'étant habitués à sa présence. Le plan du natif d'Elimith se déroulait sans réel accroc. 

Deux mois plus tard, Ludrick était prêt à son départ et il était persuadé qu'Uzoa saurait se débrouiller sans lui à partir de maintenant pour gagner la confiance des villageois. Il n'avait jamais abordé le sujet de son départ à personne pour qu'il puisse se faire sans aucun obstacle et il voulait être sûr que personne ne cherche à le décourager. Ce fut soudain mais ce jour-là, il laissa simplement un message oral à ses voisins à l'attention de ses parents et un autre à l'attention de la guerrière Gerudo pour la remercier des journées passés avec elle et la bouffé d'air frais qu'elle lui avait apporté dans une vie si redondante. 

Trois mois après la défaite du Fleau, l'un des habitants d'Elimith abandonna sa vie confortable de villageois pour embrasser une vie palpitante d'aventure.