Ma'a Uahn — Domaine Zora

Elles se détachent sans mal du gris, du brun et du lierre qui habillent les dures arrêtes de la falaise. Les colonnes de nacre, qui s’élèvent vers les cieux comme autant de lances scintillantes, tranchent avec l’époustouflante sobriété du reste du paysage. Grandes, sans être réellement imposantes, élégantes et raffinées, elle représentent toute la qualité du savoir faire Zora. C’est elles qui trônent de part et d’autre de la Grand-Place, l’unique construction du domaine qui ne soit pas immergée. Elles la soutiennent – ce que n’auraient su faire de vulgaire piliers de bois, incapable de résister à la pluie autant qu’aux rapides – autant qu’elles ne la décorent.

Si l’Agora se doit d’être impressionnante c’est avant tout parce que c’est là que siège le Patriarche. Tout au fond du domaine, au sommet du Domaine, l’antique salle de Ban du Peuple-des-Eaux persiste envers et contre tout. Jadis, c’est ici que les dignitaires Hyliens et Sheikah étaient reçus. D’incroyables vitraux de glace ornent les murs de cette large salle circulaire, qui arbore les couleurs du givre quand sourit l’astre du ciel. Du reste, l’architecture des lieux reste très épurée, à la façon du Beau-Peuple. Pour leurs hôtes, ils n’ont prévu ni coussins, ni banquets. Seul le roi peut s’asseoir.

Au dessus du Trône, la plus grande sculpture Zora peut-être aperçue. Elle casque la pièce comme le ferait un heaume et représente un dieu antique dont eux seuls ont entretenu le souvenir. Frappées par le soleil, on dit de ses écailles qu’elles brillent de mille-feu, comme autant de joyaux. En vérité, la pluie incessante, le sel et le vent ont terni ce qu’il restait d'éclat a cette œuvre plusieurs fois centenaire.

L’Agora n’est pas uniquement réservée au Patriarche. Depuis qu’il y a fait ériger une statue de la Prodige Mipha, c’est ici que le reste du Banc honore son devoir de mémoire et prie pour le salut de son âme. Le prince Sidon lui-même passerait des nuits entières à pleurer la sœur qu’il a perdu au combat. La pauvre est morte avant même ses épousailles.

Non loin de la statue se dressent quelques échoppes. On trouve, entre autres, l’atelier de l’armurier royal, réputé pour son travail de la nacre et ses lances d’incroyable facture. À quelques pas de là, les amphibiens ont établi un petit comptoir qui accueillait jadis les émissaires étrangers. Il n’a plus été rouvert depuis que les portes du Domaine ont été fermées, il y a de cela plus d’un siècle.

Du reste, la structure alambiquée, faite de couloirs, de pentes inondées et de petites places agglomérées a l’Agora a une importante particularité : toute la construction, exception faite de la salle de conseil du Patriarche, repose à ciel ouvert. Et ne représente qu’une petite partie de la cité Zora. Pour en voir la face secrète, il faudra suivre les cascades, qui coulent çà et là, puis plonger.

C’est dans une longue grotte sous-marine que le Banc s’est établi il y a des générations de cela. D’aucuns, là-bas, prétendent que cette caverne était en réalité le cœur du Domaine avant la colère de Jabu-Jabu. Le dieu, fâché contre les Hyliens, aurait alors provoqué un glissement de terrain et enfoncé la demeure de ses enfants sous les eaux, loin du mépris et de la rage dont peuvent faire preuve les humains.

Des peintures ancestrales qui décoraient jadis les parois, il ne reste rien. Quelques gravures ont survécu à l'érosion de la pierre mais d'une façon générale, l'histoire des Zoras des anciens temps ne demeure écrite que sur les stèles, externes, de marbre turquin. A l'intérieur des galeries d'hier, sommeillent les secrets que les enfants du Dieu-Poisson n'entendent pas partager avec le monde.


Rencontres possibles

Rappel: les monstres indiqués comme rares dans le bestiaire ne sont disponibles que via un lancer de dés ou l'intervention du narrateur.

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2 message(s)
Milieu du printemps 8 mois 2 semaines après
Dernier message le 19/03/2024 05:19 par Sidon