Le Fléau d'Elimith : des maux que nul rempart ne saurait repousser – Rendez-vous à l'auberge

[Quête Halloween - 2020] - Partie III

Fin de l'automne - 4 mois 1 jour après (voir la timeline)

Zelda

Team booty

Inventaire

Jour III - 08 : 13

Zelda laissa retomber doucement la porte de l'auberge derrière elle. Vu l'heure matinale la salle était encore assez vide, et elle comptait aussi là-dessus pour pouvoir s'entretenir discrètement avec la fameuse Onag. Elle ne savait toujours pas quoi penser de la scène qui s'était jouée devant l'établissement. À défaut de disposer de suffisamment d'informations pour savoir déjà à qui accorder ou non sa confiance, elle était décidée à éclaircir la situation au mieux. Pour ça, il lui semblait que témoignage de la meilleure amie de la pauvre Maryl pouvait s'avérer d'une grande aide et comme. l'aubergiste parlerait sans doute plus librement si Zelda était seule pour l'interroger, elle avait demandé à Arkaï de l'attendre un instant devant l'auberge. Ils avaient dans l'idée de retourner ensuite au laboratoire pour quérir l'aide de Pru'Ha face à une situation qui les dépassait peut-être mais il aurait été dommage de ne pas profiter du trajet fait jusqu'à l'auberge.

L'ancienne princesse s'avança donc jusqu'au comptoir où une jeune femme rousse rangeait des assiettes, sans doute lavées ce matin par sa mère comme lorsque Zelda l'avait aidée la veille. Du moins c'était ce qu'elle imaginait. "Excusez-moi, c'est bien vous Onag ?" L'aubergiste ne s'arrêta pas dans sa tâche, sans doute pressée par le temps, mais elle avait tourné la tête vers Zelda.Comme il lui semblait qu'elle acquiesçait, la blonde continua non sans baisser la voix pour ne pas être entendue par les quelques clients matinaux ou ceux qui ne manqueraient pas d'affluer sous peu.

"Je suis désolée de faire irruption ainsi. Vous ne me connaissez pas et je ne suis qu'une voyageuse de passage ici, même si j'ai dans l'intention de rester quelque temps." Sans doute feraient-elles plus ample connaissance quand Zelda commencerait à travailler sur place pour rembourser la dette contractée auprès de Florène cependant elle ne s'attarda pas sur ce point qu'elle aurait le loisir de détailler plus tard. "Je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer l'agitation qui règne depuis ces derniers jours sur Elimith. En essayant d'en apprendre plus j'ai entendu parler de vieilles histoires. Et notamment le nom de Maryl." Ce dernier mot avait été prononcé encore plus bas que le reste, et elle continua sur ce même ton. "J'ai parlé hier avec sa famille. J'ai appris la douleur de sa disparition, et que vous étiez amies."
Certes, elle avait décidé d'éviter d'impliquer la fermière qui l'avait renseignée mais Onag n'était-elle pas une amie de la famille ? Elle évita d'être trop précise sur son interlocutrice exacte mais il lui semblait nécessaire de prendre ce risque pour gagner sa confiance. Parmi les gens qu'elle ne connaissait pas, Onag serait sûrement la seule avec qui elle se le permettrait.
"Je cherche la vérité sur ce qui s'est passé. J'ai été touchée par cette histoire et je sens qu'elle a laissé une marque indélébile sur le village." Devait-elle parler du puits également ? Elle choisit d'être sincère sur ses propres doutes. "Je ne sais pas s'il y a un rapport avec les événements récents, ces enfants qui tombent malades, mais je trouve... étonnant que tout cela se déclenche après qu'on ait descellé le puits où elle se rendait quand on l'a vue pour la dernière fois."

Ces histoires d'esprit planaient toujours dans ses pensées, devenues difficiles à écarter après ce qu'elle avait entendu et ce malgré l'effroi que lui causait la potentielle présence d'un fantôme contre lequel elle ne pouvait rien en l'état. Elle était néanmoins  certaine de passer pour une folle si elle s'en ouvrait. Elle choisit donc d'aborder une possibilité proche mais un peu plus terre à terre en précisant sa pensée. "Comme si... Quelqu'un n'appréciait pas ce qu'on risquait d'y découvrir, peut-être ?" Puis si elle devait être honnête avec elle-même, à présent qu'elle avait commencé à glisser son nez dans les affaires du village, même si la maladie s'était subitement arrêtée, elle n'aurait pas aimé fermer les yeux sur le passé trouble du village pour autant. Peut-être était-ce son ancienne éducation de princesse qui parlait, mais son père avait toujours essayé de lui inculquer ce qui était juste, si bien qu'une petite étincelle brillait dans ses yeux quand elle reprit la parole. "Et puis, maintenant que j'ai entendu parler de cette pauvre jeune fille, je brûle d'aider à lui rendre justice, même tardivement. Pour peu que je puisse y contribuer."

Espérant que ses explications suffiraient à convaincre la tenancière de l'auberge de ses bonnes intentions et de répondre à ses questions, elle attendit le moindre signe l'invitant à continuer pour rentrer dans le vif du sujet. "J'essaye de savoir si quelqu'un aurait pu vouloir faire du mal à Maryl... Si elle avait des griefs avec certains... Notamment les garçons de son âge, j'ai cru comprendre qu'elle s'entendait assez peu avec eux." La sœur de la disparue n'avait d'ailleurs pas pu lui en dire beaucoup à ce sujet et elle espérait que son ancienne amie serait plus au courant des raisons derrière tout ça. "D'ailleurs, est-ce que vous savez pourquoi elle s'entendait si peu avec eux ?"

Laissant le temps à la jeune femme de répondre, elle s'intéressa ensuite au jour de la disparition de Maryl. Elle savait déjà que Ludrick avait aperçu la jeune fille alors qu'elle se rendait au puits, mais il n'était pas inutile de comparer cette version ou de tâcher d'en apprendre plus. "Le soir où Maryl a disparu, j'ai appris qu'elle se rendait au puits. Est-ce que vous l'avez vue ? Ou un mouvement quelconque dans le village qui aurait pu avoir un rapport avec sa disparition ? Quelqu'un qui aurait pris la même direction... Ou en serait revenu..." Il serait de toute façon difficile de reconstituer les faits sur place sans témoin direct, mais connaître les allers et venues des Elimithois serait un début. Son attention toute entière fixée sur la jeune femme au comptoir, Zelda attendait non sans une impatience contenue tant bien que mal de savoir ce qu'elle pourrait lui apprendre.