Dòrn Dar'k — Le poing de Daruk, village Goron

Sa statue domine le village, comme une tour sculptée à même la montagne. Aujourd’hui encore, le Prodige veille les Gorons et les protège du mal qui rôde au delà des limites du village. L’ouvrage fait leur fierté, plus que le champion dont le nom est désormais au moins aussi abstrait que ceux de Darunia et Darmani.

En apparence, Le poing de Daruk n’est qu’une petite enclave à même les dents-de-pierre qui jouxtent le Mont du Péril. Il ne s’étend que sur quelques lieux et ne compte que quelques bâtiments : une forge, évidemment, mais aussi un armurier, quelques entrepôts, un comptoir de commerce pour les mineurs qui viennent consigner leur production du jour où pour les rares étrangers qui parviennent à grimper si haut, une baraque où les gardes s’échangent la ronde et quelques habitations. L’essentiel de la colonie est ailleurs et les exploitations minières installées partout où les gens de pierre l’ont pu n’en constitue qu’une partie. Pour en trouver le cœur, il faut chercher sous terre.

Les imposantes galeries creusées au fil des âges cachent l’essentiel des Gorons qui habitent le flanc du volcan. La coupole qu’ils ont construite et aménagée au fil du temps est décorée de motifs rupestres. Ils y ont peint une large fresque murale qui reprend tout ou partie de l’histoire connue de la colonie, réécrivant sans cesse sur les précédents panneaux quand la place pour les nouveaux vient à manquer. Certains des récits sommairement brossés sont plus mythiques qu’ils ne sont réels, comme celui représentant un homme drapé de noir et de rouge, soulevant au dessus de lui une roche de cinquante fois son poids. C’est aussi le cas de cette autre planche, qui narre l’affrontement épique entre un jeune adulte vermillon et un dragon, au cœur de la montagne.

Une fois sous terre, Dòrn Dar'k montre sa véritable nature : il faut descendre le vallon artificiel pour gagner les hauts-fonds du village. C’est aussi près de l’eau-de-feu que vivent les plus importants des Gens-de-Pierre. Et plus l’on s’enfonce, plus l'air se fait dense, âpre et fiévreux. Au plus profond du Fossé, la roche s'empourpre et se calcine. Parfois, elle grésille doucement, soufflant sa chanson entre deux suffocations.

Au centre de la salle massive trône une immense amphore de roc, sculptée pour que chacune de ses faces représente le visage – l’expression, même ! – d’un Goron différent. L’un est accueillant, l’autre guerrier. Le dernier, visiblement, est en plein labeur. D’aucuns prétendent qu’avec des traits si réalistes, les Gorons évitent sciemment le regard des deux derniers. Ils porteraient malchance pour la journée.

C’est au cœur de cette grande jarre, dit-on, que le peuple de Pierre conserve ses plus précieux trésors. Nul ne sait précisément ce qui s’y cache de nos jours, mais s’approcher trop près de la sculpture serait considéré comme un affront fait aux gens des montagnes.

À l’intérieur de la caverne ne passe aucune lumière. Quiconque n’a pas l’oeil un tant soit peu affûté risque donc d’être aveuglé par l'épaisse noirceur qui étouffe les lieux. Elle est à peine percée par l’éclat rougeoyant des quelques cristaux carmins disposés à intervalles irréguliers. Autant de joyaux mystérieux qui illuminent faiblement les sillons...


Rencontres possibles

Rappel: les monstres indiqués comme rares dans le bestiaire ne sont disponibles que via un lancer de dés ou l'intervention du narrateur.

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