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Sabre et kunaïs du monarque noir

Aussi noir qu'une nuit sans lune, l'acier qui compose cette lame courbe au tranchant unique n'inspire rien sinon le désespoir et le désarroi. On raconte de ce cimeterre qu'il fut jadis maudit par un triste monarque, avant d'être brandit pour servir une entité plus perverse encore. Son fil acéré a baigné dans le sang plus de fois qu'il n'est possible de le conter. Certains mythes relataient toutefois comment l'estoc sordide de cette pernicieuse griffe aurait déchiré le torse de la Déesse Mère. Ces récits – stigmates encore sanglants d'un autre temps, d'une époque où les dieux foulaient du pieds le même sol que les Hommes – ne sont sans doute rien de plus que cela : d'anciennes légendes destinées à énoncer un monde autrement inexplicable autant qu'à contenir la fureur et les pulsions des peuples. Pour autant, demeurent certains suffisamment dérangés pour chercher cette relique malsaine. Avant l'avènement du Fléau, quelques membres du Clan Sheikah menaient de discrètes fouilles pour éviter qu'un tel artefact, si tant est qu'il existe, ne tombe entre les mains des Yigas. Nul ne sait, toutefois, ce qu'il est advenu des hommes et des femmes qui tâtonnèrent dans ces ombres parmi les plus profondes. Aussi seules restent les sagas pour dire le récit de ce sabre aux milles et unes victimes...