Hyrule's Journey

[Cette note a l’air plus récente que les autres. La calligraphie y est différente, plus affirmée, et le parchemin lui-même n’a pas la même texture, la page n’est d’ailleurs pas reliée, juste glissée dans le carnet. De toute évidence, elle n’a pas été rédigée par le garçon.]

Nous avons finalement découvert ce qui est arrivé dans le puits. Il sera difficile de dire, désormais, qu’Elimith n’est pas une ville maudite. A tout le moins, elle est hantée. Un monstre, que nous pensions sans nom et sans visage, en habite le puits. C’est lui qui a tué nos enfants — nos fils, devrais-je dire. Il a épargné nos filles pour une raison qui nous échappe encore. Sans doute reviendra-t-il les chercher par la suite.

De braves âmes, plus courageuses que nous en tout cas, ont fini par s’aventurer dans le puits. Ils y ont découvert la tanière de la bête, d’où montait une puanteur à nulle pareille. Je l’ai vue aussi. J’ai contemplé le fond noir du puits assez longtemps, après leur départ, que j’ai cru en devenir fou. L’odeur qui émanait de la roche brûlée n’était plus la même, mais c’était tout comme.

Au fond de son repaire, ont déclaré les aventuriers qui ont arpenté ce royaume de mort, se trouvaient des ossements. Pas n’importe lesquels, d’ailleurs : il s’agissait de ceux d’une enfant, d’environ 10 ou 12 hivers. D’après le vieil homme, à qui ils ont sans doute montré la tête décapitée de la petite, elle serait morte des heures après sa chute. Je ne sais pas si cela veut dire que nous avions le temps de lui venir en aide et ainsi nous préserver de sa furie à venir. La pensée me dévore un peu plus chaque jour.

Cette enfant, apparaît-il, c’était la fille du Bouvier. C’était notre petite Maryl. Elle a disparu un soir, à l’aune de la saison froide et le Kapitan nous a dit qu’elle avait fugué, désireuse de fuir son père fatigué, les regards inquiets que d’aucuns, parmi nous, ont pu faire peser sur cette famille maudite. Je fais partie de ceux qui l’ont cru, à l’époque. Je suis aussi de ceux qui ont aujourd’hui demandé son exil.

En vérité, nous aurions dû nous en douter. Les Bouviers habitent trop près du vieux Puits où les Anciens enterraient les femmes les plus malfaisantes. Ils vivent sur une terre malsaine, qui a corrompu leur lignée. Il était logique que Maryl meurt ainsi et revienne nous assaillir. Le sol sur lequel elle est née était assez mauvais pour tuer sa mère à la naissance de sa petite sœur.

Nous avons fini, de façon bien étrange, par saler et brûler la dépouille, ainsi que tous les restes que nous avons pu trouver. L’un des vagabonds a aussi suggéré que nous en fassions autant avec le puits qu’à habité le monstre. La Macrale du moulin a utilisé d’étranges flammes bleues pour en ronger les pierres.