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Korogu

Catégorie : Esprits anciens

Famille : Kodama

Habitat naturel : Forêts, sylve et bosquets ; terrains boisés, frondaisons et lacis

Comportement, moeurs & aptitudes : Espiègle, facétieux et menteur ; gardiens des Bois

Cycle de reproduction : Très lent

Durée de vie : Longue

Rareté : Très rare ()

Apparitions : Antique Province d'Akkala (Très rare), Bois Perdus (Très rare), Collines de Tabanta (Très rare), Etapes Hyliennes — Ruines (Très rare), Forêt de Firone (Très rare), Lac Hylia (Très rare), Monts d'Hebra (Très rare), Plaines de Necluda (Très rare), Plateau du Prélude (Très rare), Tourbières de Lanelle (Très rare), Vieux Haras Lonlon — Ruines (Très rare), Archipel de l'Aurore (Très rare)


Nous avons rencontré une Gerudo aujourd’hui, alors que nous faisions escale au Bazar Assek, en aval de la Cité où les hommes n’ont pas le droit d’entrer.

Elle a demandé si elle pouvait s’installer près de notre feu et l’Ours a hoché de la tête en silence. Ce n’était pas la femme que nous attentions et je crois que c’est pour ça qu’il n’a pas voulu lui montrer le bouclier que nous avons récupéré dans les ruines. Elle n’en a pas pris ombrage et a décidé de nous parler de ses propres voyages.

Parce que le vieil homme n’était pas très bavard, la grande Gerudo a surtout discuté avec moi.

Elle m’a dit avoir traversé d’épaisses forêts, semblables à celles que Mère aimait tant. Je l’ai écoutée avec attention tandis qu’elle décrivait quelques-unes des créatures qu’elle a croisé au cours de ses pérégrinations.

L’une d’entre elles me rappelait étrangement les Kodamas que Mère honorait de multiples rituels. Elle a dit qu’il s’agissait des Korogus. Parfois, elle les a appelé Koroks, aussi. Du coup, je ne sais pas très bien comment cela s’écrit...

L’étrangère prétend qu’il s’agit de discrets esprits des bois, intégralement faits d’écorces et qui veilleraient sur les forêts. Comme les Pestes Deku, ils sont souvent coiffés d’une jolie ramure tandis que leur bras sont faits de branches et leurs jambes de racines.

La nomade m’a aussi expliqué qu’ils ne se montraient qu’à celles et ceux qu’ils estimaient digne de les voir, et pas toujours sous la même forme. Ainsi, dit-elle, certains ressemblent davantage à des petits fantômes blancs comme le lait. Mais tous, jure-t-elle, sont capables de devenir invisibles. Et intangibles ! Si c’est vrai, c’est assez exceptionnel tout de même. Je suis sûr que Belle-Humeur n’y croit pas. Il est bien trop grognon pour admettre que ce genre de choses existent. Du coup, je pense qu’elle ne m’a pas menti.

Tandis que nous mangions les viandes mises à cuire par l’Ancien, elle les a décrits comme assez petits. Les plus grands m’arriveraient à peine au genou ! C’est peut-être pour cela qu’ils sont aussi timides qu’elle ne le dit. La Gerudo, qui voyageait vers la Cité de la Reine Rouge, a bien insisté sur ce point : il n’est possible de voir et d'interagir avec les Koroks qu’en leurs termes. La plupart du temps, a-t-elle précisé, ils sont très occupés à reboiser les plaines que nous foulons parfois du pied.

Elle dit aussi que nulle arme sur terre n’est en mesure de les blesser. C’est assez paradoxal ! Puisqu’elle raconte elle-même qu’ils sont faits d’écorces et s’habillent de feuilles… Peut-être n’a-t-elle jamais cherché à les blesser, au risque de les contrarier.

Je ne pense pas m’y essayer non plus : s’ils sont ce qu’ils pensent, il s’agit de créatures que Mère estimait beaucoup et je suis sûr qu’elle m’en voudrait de leur avoir fait du mal. Je vais devoir m’assurer qu’Hjä ne leur en fera pas non plus…

Et puis, j’avoue que je n’ai aucune envie d’attirer sur moi la colère des Forêts. L’aventurière m’a dit qu’ils ne se battaient pas comme le font les Bokos, mais qu’ils étaient tout de même tout à fait capable de défaire le plus vigoureux des intrus. L’Ours lui-même ne pourrait soit disant rien contre eux, a-t-elle déclaré. « La Forêt se défend, toujours. Si les Korogus le souhaitent, vous vous perdrez dans les bois et jamais vous ne retrouverez votre chemin. Si la faim ne vous égare pas avant... », nous a-t-elle averti. Le vieux n’a pas bronché, comme s’il n’était pas inquiet. Quel idiot il peut faire, parfois !

En parlant des Kodamas, notre nouvelle amie a utilisé un mot que je ne connais pas et que le ronchon de service serait bien en mal de m’expliquer. Elle a dit qu’ils étaient “facétieux” et beaucoup trop taquins pour que l’on puisse leur faire confiance, si l’un d’entre eux se décidait à nous parler. Cela n’a rien de bien méchant, soutient-elle, puisqu’avec les amis des bois, ils ne seraient que d’“incorrigibles plaisantins”. Mais ce n’est parfois pas sans conséquence.

Elle dit que c’est eux qui volent tous les objets que les gens égarent en forêt. Peut-être est-ce pour cela que Mère leur faisait des offrandes ? Elle n’a jamais apprécié que l’on fouille dans ses affaires.

Notre compère Gerudo semble penser qu’ils sont des milliers, peut-être plus ! J’ai du mal à y croire. Mais elle dit qu’il est autant de Korogus qu’il n’y a d’arbres dans les Landes… Et que c’est leur voix que l’on entend quand le vent souffle leurs rameaux.

Détails supplémentaires

Les Korogus sont des esprits des Bois, capables de prendre de nombreuses formes. Ils sont généralement faits d'écorce et se parent à l'occasion de manteaux de canopée, dont on dit parfois qu'ils tirent leur pouvoir ainsi que leur identité. Capables d'apparaître et de disparaître ainsi que bon leur semble, ils sont en mesure de se soustraire à l'essentiel des assauts ; puisqu'ils peuvent devenir intangibles sur commande. Cependant, quand un danger - ou un intru - envahi la Sylve, ils font tout ce qui est en leur pouvoir pour le repousser ou, le cas échéant, l'éliminer. Dans certains situation, cela passe par de le "simple" vol de ses provisions et de son équipement, mais il est rare que les Koroks se limitent à ce type de mesures de rétorsions quand ils se sentent menacés. Souvent, ils guident le danger jusqu'aux abymes du maquis et l'égarent dans un brouillard dense, d'où aucune échappatoire n'est possible.

Pour l'essentiel, les Korogus sont des êtres espiègles et farceurs, parfois un brin malicieux. Ils ne sont donc pas toujours très honnêtes.

Si chacun des Kodama jouit d'une individualité propre, d'une réalité personnelle, tous partagent pourtant une même conscience. Cette connexion est si forte qu'elle permet à chaque Korok de savoir où il se situe géographiquement par rapport à ses semblables ; mais aussi d'éprouver en temps réel ce qu'ils ressentent, de partager leurs sentiments, leurs vécus. A cet égard, ils constituent une entité à la fois plurielle et singulière, que l'on prétend rattachée au vieil Arbre Mojo - dont certains disent qu'il est leur mère et leur père -, mais aussi à chaque plante habillant les Landes sauvages.

Si nombreux soient-ils, il reste très rare d'apercevoir un esprit des Bois.