Les Gerudos


Ethnies, races et peuplades : les Gerudos

Massives, redoutables et redoutées, les Gerudos ont fait de la Mer de Sable leur demeure depuis des temps reculés. Ces femmes – dont on dit que nul égale les talents à cheval, à dos de morse des sables, au cimeterre, au khépesh ou à la lance – ont appris à dompter le Désert. C'est dans ce climat aussi aride qu'hostile qu'elles ont forgé nombre des anciennes légendes d'Hyrule.

Malheureusement, en dehors de celle d'Urbosa la Grande, la plupart de ces récits ont été perdus après la résurrection du Fléau Ganon. Seuls vestiges de ces époques révolues, d'imposantes statues des cheffes de guerre Gerudos, parfois sculptées à même la montagne. Du haut de leur vingtaine de pieds, elles toisent les dunes, imperturbables.

Cette histoire et ces mythes communs font partie de ce qui lient encore les nombreuses tribus Gerudos. Déjà avant le Fléau Ganon, celles que les Hyliens qualifient parfois d' « amazones » se refusaient à suivre un seul et même Roi.

Après le Cataclysme, la situation n'a pas changé, au contraire. Certaines suivent Riju, la digne héritière d'Urbosa et se sont installées dans les ruines de l'ancienne Citadelle Gerudo mais d'autres arpentent sans relâche les ergs. La plupart de ces clans indépendants ne reconnaissent pas l'autorité de la Cité, voire rêverait de la prendre d'assaut. Toutefois, tous les groupes de Gerudos ne sont pas nomades. Certains ont établi des camps aussi durables que faire se peut dans le Désert. Ils se sont construits autour d'oasis ou à l'ombre de vieilles pyramides...

Par ailleurs, toutes ces tribus ne sont pas exclusivement composés de femmes : certaines tolèrent les enfants nés parmi eux, indépendamment de leur genre. Pour autant, ces cas sont rares et ne signifient pas que l'homme issu d'une union sera bien traité. Dans cette société exclusivement matriarcale, les clans les moins strictes ont renversé la domination genrée qui existe ailleurs (ce sont les individus masculins qui sont victimes de discrimination, de potentiel harcèlement et plus généralement sont considéré comme le sexe faible). Parmi les sororités les plus strictes, la présence des hommes est rejetée en bloc. Ils sont par exemple interdits d'entrer à la Cité et les enfants nés homme sont abandonnés au désert ou exécuté.

Parce que les Gerudos sont élevées dans l'idée qu'il leur est impossible d'accoucher d'un garçon, de telles pratiques sont généralement tenues secrètes. Les femmes n'étant jamais confrontées à une situation pareille ignorent souvent que la légende – celle qui établit l'incapacité biologique des Gerudos à mettre un bas un mâle – n'est pas vraie. Naturellement, dans les cercles de pouvoir comme ceux d'Alm'as Alkath, les femmes n'ignorent pas cette possibilité. Généralement, cependant, elle est considérée comme profondément honteuse et déshonorante.

La tribu de Makeela Riju fait donc partie de celles qui, comme dans le jeu, rejettent tout voï, fut-il né en son sein ou originaire d'ailleurs. Exception faite de ce point commun avec le matériau original, elle a néanmoins subi de changements considérables par rapport à la façon dont elle est présentée dans le jeu. Les femmes du Clan sont nettement moins portées sur la recherche d'un époux – ou même d'un partenaire, en vérité – et ressemblent davantage aux Gerudos dont Ocarina of Time brossait le portrait. Plutôt que de seules leçons de séduction, elles suivent surtout des enseignements rigoureux au combat et à la survie dans le désert — lesquels impliquent nécessairement la couture et la cuisine, mais pas uniquement dans l'objectif de conquérir le cœur d'un potentiel mari. Se font plus discrets, également, le célèbre « philtre d'amour » et sa boisson phare réputée aphrodisiaque, le « vaï meets voï », dont le nom n'incorpore de toute façon plus d'anglais. Ils sont noyés par quelques établissement plus génériques qui servent notamment de l'Arak ou des narguilés. D'une façon générale, les aspirations et les modèles de réussite ne sont plus façonnés autour de la découverte de l'amour, fusse avec un homme ou une femme.

Comme beaucoup d'Hyliens, nombre de Gerudos vénéraient jadis la Mère. Cependant, ses traits ont considérablement varié d'une tribu à l'autre. Elle était tantôt dépeinte comme une mère protectrice et aimante, tantôt comme une guerrière sanglante, capable d'éventrer les généraux ennemis venu conquérir les dunes ou s'en prendre aux femmes du désert. Si, parfois, certains clans lui ont prêté une certaine sensualité elle était le plus souvent dénuée de telles caractéristiques et se concentrait généralement sur le combat mais aussi sur la clémence, la générosité et la sagesse qu'elle prêtait aux Λatifa chargées de guider la tribu. Très associée au lion, au serpent et au molgarth, elle est souvent entourée de ces trois divinités mineures qui l'épaulent, la servent et la protègent quand c'est nécessaire. Dans la théorie, ils représentent chacun une des vertus qu'elle est sensée incarner.

Toutefois, cette vision, très complète, s'éloigne considérablement de ce qu'elle était réellement à l'époque et plus encore de ce qu'elle est aujourd'hui : chaque groupe de Gerudos qui en a fait sa déité se l'est ré-appropriée, tirant ses traits avec suffisamment d'insistance pour qu'elle corresponde à la déesse dont elles avaient besoin à un moment précis. De nouveaux attributs lui ont été accordés tandis que d'autres, désormais désuets, ont parfois été oublié. La Mère, somme toute, a toujours été aussi mouvante et secrète que le Désert sur lequel elle règne sans partage.