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Pavois archéonique

La lumière azure que projette ce large pavois a cela de paradoxal qu’elle paraît presque fragile. Il est pourtant alimenté par une forme d’énergie si pure qu’il est en mesure de repousser certains des tirs les plus puissants. Nul autre écu, exception faite – peut-être – du bouclier légendaire, ne saurait encaisser ainsi le trait des Gardiens. Sous la force de leurs sanglots bleutés, les carapaces de bois s’embrasent et l’alliage des autres se disloque avant de fondre. Un rempart archéonique ne constitue donc pas seulement la meilleure des protections contre ces monstres de métal et de rouages : c’est aussi l’unique chance de salut du malheureux. Hélas, cette technologie ancienne n’est pas parfaite : il arrive – rarement, certes – qu’elle enflamme les carreaux qu’elle cherche à stopper, sans pour autant parvenir les stopper. D'aucuns prétendent qu'un choc physique trop brutal pourrait les briser comme du verre — au moins un temps. Car une fois l'assaut absorbé, l’émail de topaze bleue se reforme comme s'il était doué d'une vitalité propre. Mais s'il est bien quelque chose que de tels miracles d'orfèvrerie ne savent briser, c'est le flot du temps. Après quelques jours à peine, ils semblent se décharger et cessent à jamais de briller.