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Cape de Roc

Fatiguée et usée, l’étoffe de cette pèlerine a perdu de sa superbe. Du tissu fripé émane tout de même un étrange sentiment — pas incomparable à celui que pourraient éprouver deux vieux compagnons qui finissent par se retrouver, après des années. Sobre et sans artifice, cette cape est pourvue d’une capuche qui protège encore des intempéries comme des indiscrétions. Quand, jadis, elle fut offerte au Héros-Forgeron par le peuple des cieux l’azur et le blanc de son plumage dessinaient encore d’immenses et somptueuses ailes. C’est sur le fermoir – dont la légende voulait qu’il ai été assemblé à l’aide d’une plume de Célestrier, un animal mythique aujourd’hui masqué par les nuages de l’oubli – que les-gens-d’en-haut décidèrent d’attacher leur magie. Fut un temps, disait-on, le vent sifflait un bien étrange ramage entre les fibres de ce surprenant manteau. En ces temps anciens, il permettait alors de camoufler le soleil à la manière des grands-oiseaux de jadis.