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Peste Deku

Catégorie : Flore

Famille : Deku

Habitat naturel : Forêts, Sylve et sous-bois

Comportement, moeurs & aptitudes : Photosynthèse

Cycle de reproduction : Très lent

Durée de vie : Longue

Rareté : Peu commun ()

Apparitions : Antique Province d'Akkala (Rare), Bois Perdus (Commun), Forêt de Firone (Commun), Plaines de Necluda (Rare), Plateau du Prélude (Rare), Collines de Tabanta (Rare), Archipel de l'Aurore (Commun)


Mère aimait beaucoup les Pestes Deku. Quand j'étais plus jeune, et qu'elle était encore là, elle me racontait parfois l'histoire du Masque de peine et de chagrin. Cet artefact ancien était habité d'un étrange pouvoir : d'après elle, il pouvait transformer quiconque en végétal. Des contes pour enfant, sans doute, mais son récit m'a marqué. Elle me manque.

Je ne sais pas grand chose sur le peuple Deku, que Mère appelait aussi Mojo parfois. L'essentiel de mes connaissances à ce sujet me viennent d'elle. Elle les a toujours décrit comme des créatures aux origines anciennes, aussi vieilles que la Forêt elle-même. Jadis, elles en aurait d'ailleurs été les gardiennes, mais l'avarice des Hommes les a rendues amères et depuis, elles s'attaquent à quiconque approche trop les bois. Seul un garçon, qui avait prouvé la justesse de son cœur, avait le droit de marcher auprès d'elles. C'est lui à qui elles aurait offert le visage d'écorce.

« Les Pestes Deku sont des êtres complexes, que tous ensembles nous avons corrompus. Veille à ne jamais les déshonorer », disait aussi Mère. D'après elle, ces gardiennes déchues incarnaient – en partie, au moins – l'esprit de la Forêt. C'est pourquoi elles sont intégralement faîtes de bois, de feuillage et de sève. Elle prétendait aussi que leur caractère dépendait beaucoup de l'arbre dont elles étaient issues. Est-ce que cela signifie qu'une Peste de chêne est plus hospitalière qu'une Peste d'épicéa ? Je n'ai jamais vraiment compris ce qu'elle voulait dire par là.

Je ne sais pas si elles sont magiques ou non, mais les dessins que Mère a pu faire pour illustrer son propos étaient bizarres. Elle représentait les Pestes avec de grands yeux abattus, couleur d'ambre, d'imposants ramages en guise de coiffe et de larges branches creuses pour toute bouche. « Comment veux-tu qu'elles se protègent si elles ne peuvent plus cracher de noix, Sig ? », demandait toujours Maman quand je la questionnais à ce sujet. Toujours est-il que je ne les ai jamais trouvées très belles... Très tristes, c'est certain, mais pas belles.

Je crois que nous en avons croisées quelques unes, avec l'Ours, mais je n'ai pas osé lui en parler. J'ai l'impression qu'il n'aime pas que j'évoque le souvenir de Mère et, ronchon comme il peut l'être, je ne suis pas certain qu'il croit ce genre de récits. Je suis sûr qu'il me dirait de me concentrer sur notre périple. Ou alors, il ne me répondrait pas... et c'est probablement plus désagréable encore.

Toujours est-il que les monstres que nous avons rencontrés ne m'ont absolument pas évoqué les protectrices de la Forêt dont parlait Mère. Certes, elles avaient une peau d'écorce piquée de brindilles, de frondaison, mangée de mousse et parfois même de fleurs.  Elles nous ont craché des noix, comme elle me le racontait, et elles ont manqué de nous aveugler avec d'ailleurs. Mais elles n'avaient pas cette aura mystique qu'elle narrait si bien ! Au final, je n'ai compris que bien plus tard qu'il s'agissait peut-être de Pestes Mojos... Cela me chagrine un peu : Mère m'aurait-elle menti ? Ou alors avons-nous fait tant de mal à ce monde ?

Dans ses histoires, les Pestes prenaient racine comme les arbres pour tirer leur force du sol. Elles n'avaient pas besoin de manger et pouvaient même communiquer avec les humains qu'elles estimaient digne d'attention. Certaines savaient voler, utilisant leur feuilles comme les ailes d'un oiseau. Et puis, à mesure qu'a reculé la Forêt, elles se sont refermées... Vraiment, plus le temps passe, moins j'apprécie ce récit.